Re: Bikepacking & itinérance light
Posté : ven. sept. 10, 2021 9:27 pm
Bon, vu que certains de nos membres apprécient les récits de balade à vélo un peu longue , je vous partage mon compte rendu de la Gravienne
1er jour/ mardi 1er juin : départ vers 7h de Poitiers pour 870km. Il fait déjà bon et il est prévu une trentaine de degré dans la journée donc l’objectif sera d’éviter un coup de chaud (pas vraiment remplit LOL). Je pars sur un bon rythme, peut-être un peu rapide pour une telle distance mais je n’arrive pas et je n’aime pas rouler en sous-régime. Le parcours est tout de suite très sympa : roulant et en étant varié. Assez rapidement, je me retrouve à rouler avec Bastien avec qui je vais partager ma route jusqu’au matin du 2ème jour. Bastien est un Sauvage (le club fondé par le copain Philippe Trochon) et suivant la page du club sur Facebook, je connais le niveau du garçon donc je sais que ça va rouler. Les kilomètres défilent en papotant et avec la montée des températures, la recherche d’eau est ma principale occupation dès que j’ai un de mes 2 bidons de vide car il fait bien chaud (+ une variation de 20 degrés en une semaine donc le corps n’est pas encore habitué à de telle température). Nous nous fixons comme objectif d’atteindre le CP1 au km 128 pour en faire notre pause déjeuner. On y arrive vers 13h et j’en suis content car je sens que la dernière heure au soleil en plein champ m’a fait mal à la gueule. On y fait une bonne pause d’une heure mais je sens que j’ai pris un petit coup chaud car même si j’ai réussi à manger mon sandwich, je sens que c’est compliqué pour mon corps de fournir l’effort de digestion. Quand on repart dès que je bois, j’ai envie de vomir donc je sais que je dois calmer le jeu et bien boire pour « maitriser » le coup de chaud. Le rythme imprimé par Bastien est un poil trop rapide pour moi à long terme et je lui dis de partir s’il veut rouler à son rythme. Il préfère rester avec moi (ce n’est pas la meilleure solution pour moi car je sais que je vais ainsi moins maitriser mon rythme) car c’est son premier ultra et il veut profiter de mon expérience. Il va subir une crevaison à l’arrière et après plusieurs regonflages, il décide de mettre une chambre et j’en profite pour partir devant en lui disant que de toute façon, il va me reprendre ayant un rythme plus rapide que le mien. Je vais rester 1h/ 1h30 solo et ça va me faire un bien fou car je peux rouler à mon rythme tout en buvant régulièrement et en m’arrêtant plusieurs fois aux cimetières rencontrés pour bien me mouiller ce qui fait un bien fou au corps. Les km continuent à défiler et l’objectif est de trouver un commerce pour acheter le repas du soir. Cet objectif n’est pas une mince à faire car les petits commerces ont disparu de nos villages. Je finis par trouver une épicerie au village les Ormes au bord de la Vienne (j’ai connu mieux achalander mais on va faire avec ce qu’on trouve). J’y retrouve Hervé (qui a pris un coup de chaud dans l’après-midi), un copain de la FD de 2018 et Bastien m’y retrouve. On repart tous les 3 et on se dit que ça serait top de trouver un camion à pizza pour le diner (même si on a tous acheté de quoi diner au cas où). Et à la sortie du village, on passe devant un camion à pizza… mais il est trop tôt pour diner (vers 18H30 de mémoire). On continue notre chemin tous les 3 en discutant et par chance, on retombe 1h plus tard sur un autre camion à pizza à Descartes qui nous fera un diner parfait. On dînera au bord de la Creuse.
Je ne mange que la moitié de ma pizza car si je la mange entière, il y a toutes les chances qu’elle ressorte sur la 1er côte… Mais le fait que j’arrive de nouveau à manger « normalement » est bon signe car ça veut dire que j’ai déjà bien récupéré de mon coup de chaud du midi. On repart vers 20h avec Bastien. Hervé préfère l’option gîte avec un autre concurrent qui nous a rejoint pour se remettre de son coup de chaud. On continue notre bonhomme de chemin avec Bastien tout en gardant en tête que des orages sont annoncés pour la soirée/nuit. Le ciel s’assombrit progressivement et après 21h20, nous avons un gros système orageux à notre droite, le bruit du tonnerre au loin et le vent qui se lève de plus en plus. Je me dis depuis un moment que tant qu’on ne se dirige pas vers cette cellule orageuse, on peut continuer. Sur une bifurcation qu’on loupe, on rentre dans une propriété avec des dépendances où je vois un bel appentis bien profond (détail important en cas d’orage car avec le vent, la pluie peut aller loin en latéral). On fait demi-tour pour continuer notre chemin mais après quelques mètres, je préfère faire un point carte avant de louper un tel emplacement. On voit que la trace se dirige assez rapidement vers notre droite. Je décide de m’arrêter là et Bastien me suit. Il est environ 21h40 quand on décide de s’arrêter donc. On va demander l’autorisation de dormir dans l’appentis aux personnes qui habitent là. Ils nous proposent à la place une dépendance avec eau (et option douche froide mais qui sera très agréable après une telle journée) et électricité (royal).
Ils nous proposent même un autre lieu avec des lits mais qu’on décline (pas envie de déranger mais là, on n’a pas été malin). Je finis ma pizza, me douche et dodo vers 23h. Stat de la journée : 229km, 11h24 de roulage effectif, 2 172m de D+
Jour 2 / Mercredi 2 juin : départ à 6h42. Comme prévu, il fait gris avec des risques d’averses dans la journée et un temps qui doit s’éclaircir dans l’après-midi/ fin de journée. L’avantage, c’est qu’il va faire moins chaud dans la journée ce qui est parfait pour bien finir de me remettre de mon coup de chaud de la veille. Le temps doit s’éclaircir au cours de la journée. L’objectif de ce début de journée est la Roche-Posay afin d’y trouver une boulangerie pour y prendre un bon ptit déjeuner et des choses à manger pour la journée. Les sensations au niveau des jambes ne sont pas top mais roulant avec Bastien, je me force à garder sa roue et je la prends quand on subit du vent de face (on fait son routier). Nous allons faire quelques kilomètres avec un autre concurrent. C’est toujours l’occasion de discuter un peu mais nous avons un rythme plus rapide donc on continue notre chemin en duo. Les kilomètres entre la Roche-Posay et notre lieu de bivouac nous confirment que nous avons pris la bonne décision hier soir de nous arrêter car je ne vois pas de bon spot qui aurait pu nous accueillir pour la nuit. Arrivé à la Roche-Posay, nous avons d’abord une déception quand on voit que la boulangerie centrale est fermée le mercredi mais heureusement, il y a en a une seconde un peu plus loin ouverte et qui propose du salé dès le matin (dont des wrap poulet/curry qui vont se révéler excellent, j’aurai du en prendre deux). Ptit dejeuner sur la place du village sous une légère averse. Bastien finit de manger avant et décide de reprendre la route en me disant que je vais le reprendre. Je sais d’avance que ça ne sera pas le cas et ça ne me dérange pas car je sais que je vais pouvoir rouler à mon rythme sans me forcer à suivre quelqu’un. Quand je repars après le ptit dej, je vais avoir beaucoup de mal à remettre en route la machine. Il fait toujours gris mais j’ai la chance de ne pas prendre d’averse sur la tronche mais ça sera tombé quelques fois autour de moi dont de bonnes averses car la trace sera quelques fois bien mouillée. L’objectif est d’atteindre le CP2 (km 286) en fin de matinée (ce qui sera fait vers 12h de mémoire mais pas sûr). Un peu avant, sur une erreur de bifurcation, je tombe sur une épicerie de village qui a des bananes (un de mes aliments de base en ultra) car on croise toujours aussi peu de commerce. J’y reste une petite demi-heure en mangeant quelques bricoles et en discutant avec l’organisation (c’est toujours agréable après les heures de ride solo). Je repars direction le CP3 au km415. Mon objectif est de l’atteindre en fin de journée. Il fait toujours gris mais il fait doux (de mémoire dans les 22/24 degrés). Les jambes vont finir par se débloquer dans l’après-midi et je vais pouvoir avancer de nouveau sur un bon rythme. Je vais gagner un 1,5km/h de moyenne au cours de la seconde partie de la journée et le parcours n’est pas spécialement plus roulant. Je vais finir par reprendre le concurrent qui est devant moi (partie environ 15 min devant moi au CP2) au cours de l’après-midi. On va rouler une bonne demi-heure ensemble en discutant ce qui est toujours agréable. En début d’après-midi (un peu avant 14h), je vais connaître mon moment magique nature : je suis sur un chemin de champ avec un vent de face. J’ai un champ à gauche et un bois à droite. Je vois un animal au loin et assez rapidement, je l’identifie comme un renard. Ce dernier est concentré sur une chasse en cours en remontant le chemin dans le même sens que moi. Je sors le téléphone et décide de ne pas m’arrêter pour ne pas faire de bruit avec les freins ou la cale qui se détache de la pédale. Je décide de prendre les photos à la volée et je vais avoir la chance d’en prendre une nette lors du début du saut de chasse du renard pour attraper sa proie dans le début du champ. Je vais passer à côté de lui à moins d’un mètre et c’est seulement à ce moment-là qu’il va me remarquer.
Lors de ces épreuves, il y a toujours des moments où on se demande ce qu’on fout là mais ces instants effacent tout et donnent un sens à tout ça. La trace continue à être au top. Toujours autant de chemin de champs mais c’est un département agricole. La trace nous permet de voir les beaux villages et beaux monuments de la région avec de très beaux points de vue. En fin d’après-midi (un peu après 17h), on va traverser un petit pont en pierre de 20/30cm de large. Rien d’extraordinaire sauf avec un vélo de 18kg et des chaussures de XC dont le grip est inexistant (et encore, les pierres étaient sèches). Je continue mon ptit bonhomme de chemin avec des jambes qui avancent tout seul. J’arrive juste un peu avant 20h au CP3 qui se situe à la Ferme Maras qui produit du fromage de chèvre (sur les photos que j’ai postées, il s’agit de bouc à la retraite).
Je profite du point d’eau pour faire un brin de toilette et nettoyer mon sous-maillot (je me sens poisseux et c’est agréable de repartir avec un maillot propre). J’y mange une part de quiche et prend un sandwich au chèvre (chèvre qui est excellent) pour la soirée/nuit car j’ai décidé de rouler tard. Je dois y rester environ 45 min. Le temps est pour nous (pas de risque de pluie, temps doux et risque d’orage la prochaine nuit). Je repars et ce n’est que du kiff : les jambes répondent super bien, il fait doux et je profite du soleil couchant sur la campagne de la Vienne. Les heures et les km défilent. A minuit passé, les conditions étant toujours top et me sentant bien, je continue ma route. Vers 2h, la fatigue commence à se faire sentir même si j’arrive à toujours rouler aussi bien (pas de baisse de régime depuis le retour des jambes dans l’apm). Cependant avec la nuit et l’humidité, les escargots sont de sortie et un slalom de tous les instants pour ne pas réaliser une hécatombe dans leur rang. Je commence à rechercher un lieu pour m’arrêter mais je ne trouve rien. Moins évident à trouver en pleine nuit car si ça ne se trouve pas dans le faisceau lumineux de la lampe, on passe à côté. On a donc une zone de recherche restreinte. Un peu plus tard, je choisis de regarder où se sont arrêté les autres concurrents car je me dis que ça peut me donner une indication. Je vois que Bastien s’est posé dans un village qui l’air d’être assez important donc je me le fixe comme objectif. 20/30 min avant de l’atteindre, je vais prendre un chemin de champ avec des herbes hautes (au max, dans les 1,20m) mais la rosée est déjà tombée. Je vais donc finir avec les chaussures/ chaussettes et jambières trempés… juste avant la pause. J’arrive dans le village objectif un peu avant 3h mais même en étant trempé, je décide de m’arrêter car je sens vraiment la fatigue. Mais je n’ai trouvé aucun bon spot. Les seuls trucs sympas se trouvent dans le centre du village où l’éclairage public y est maintenu toute la nuit et on y voit comme en plein jour. Je vais finir par trouver un chêne accueillant en sortir de village en zone pavillonnaire avec un banc en dessous. Je décide de m’y poser pour une courte nuit de 2h car le réveil est réglé à 5h. Stats de la journée : 294km, 16h29 de roulage effectif, 2 957m de D+
1er jour/ mardi 1er juin : départ vers 7h de Poitiers pour 870km. Il fait déjà bon et il est prévu une trentaine de degré dans la journée donc l’objectif sera d’éviter un coup de chaud (pas vraiment remplit LOL). Je pars sur un bon rythme, peut-être un peu rapide pour une telle distance mais je n’arrive pas et je n’aime pas rouler en sous-régime. Le parcours est tout de suite très sympa : roulant et en étant varié. Assez rapidement, je me retrouve à rouler avec Bastien avec qui je vais partager ma route jusqu’au matin du 2ème jour. Bastien est un Sauvage (le club fondé par le copain Philippe Trochon) et suivant la page du club sur Facebook, je connais le niveau du garçon donc je sais que ça va rouler. Les kilomètres défilent en papotant et avec la montée des températures, la recherche d’eau est ma principale occupation dès que j’ai un de mes 2 bidons de vide car il fait bien chaud (+ une variation de 20 degrés en une semaine donc le corps n’est pas encore habitué à de telle température). Nous nous fixons comme objectif d’atteindre le CP1 au km 128 pour en faire notre pause déjeuner. On y arrive vers 13h et j’en suis content car je sens que la dernière heure au soleil en plein champ m’a fait mal à la gueule. On y fait une bonne pause d’une heure mais je sens que j’ai pris un petit coup chaud car même si j’ai réussi à manger mon sandwich, je sens que c’est compliqué pour mon corps de fournir l’effort de digestion. Quand on repart dès que je bois, j’ai envie de vomir donc je sais que je dois calmer le jeu et bien boire pour « maitriser » le coup de chaud. Le rythme imprimé par Bastien est un poil trop rapide pour moi à long terme et je lui dis de partir s’il veut rouler à son rythme. Il préfère rester avec moi (ce n’est pas la meilleure solution pour moi car je sais que je vais ainsi moins maitriser mon rythme) car c’est son premier ultra et il veut profiter de mon expérience. Il va subir une crevaison à l’arrière et après plusieurs regonflages, il décide de mettre une chambre et j’en profite pour partir devant en lui disant que de toute façon, il va me reprendre ayant un rythme plus rapide que le mien. Je vais rester 1h/ 1h30 solo et ça va me faire un bien fou car je peux rouler à mon rythme tout en buvant régulièrement et en m’arrêtant plusieurs fois aux cimetières rencontrés pour bien me mouiller ce qui fait un bien fou au corps. Les km continuent à défiler et l’objectif est de trouver un commerce pour acheter le repas du soir. Cet objectif n’est pas une mince à faire car les petits commerces ont disparu de nos villages. Je finis par trouver une épicerie au village les Ormes au bord de la Vienne (j’ai connu mieux achalander mais on va faire avec ce qu’on trouve). J’y retrouve Hervé (qui a pris un coup de chaud dans l’après-midi), un copain de la FD de 2018 et Bastien m’y retrouve. On repart tous les 3 et on se dit que ça serait top de trouver un camion à pizza pour le diner (même si on a tous acheté de quoi diner au cas où). Et à la sortie du village, on passe devant un camion à pizza… mais il est trop tôt pour diner (vers 18H30 de mémoire). On continue notre chemin tous les 3 en discutant et par chance, on retombe 1h plus tard sur un autre camion à pizza à Descartes qui nous fera un diner parfait. On dînera au bord de la Creuse.
Je ne mange que la moitié de ma pizza car si je la mange entière, il y a toutes les chances qu’elle ressorte sur la 1er côte… Mais le fait que j’arrive de nouveau à manger « normalement » est bon signe car ça veut dire que j’ai déjà bien récupéré de mon coup de chaud du midi. On repart vers 20h avec Bastien. Hervé préfère l’option gîte avec un autre concurrent qui nous a rejoint pour se remettre de son coup de chaud. On continue notre bonhomme de chemin avec Bastien tout en gardant en tête que des orages sont annoncés pour la soirée/nuit. Le ciel s’assombrit progressivement et après 21h20, nous avons un gros système orageux à notre droite, le bruit du tonnerre au loin et le vent qui se lève de plus en plus. Je me dis depuis un moment que tant qu’on ne se dirige pas vers cette cellule orageuse, on peut continuer. Sur une bifurcation qu’on loupe, on rentre dans une propriété avec des dépendances où je vois un bel appentis bien profond (détail important en cas d’orage car avec le vent, la pluie peut aller loin en latéral). On fait demi-tour pour continuer notre chemin mais après quelques mètres, je préfère faire un point carte avant de louper un tel emplacement. On voit que la trace se dirige assez rapidement vers notre droite. Je décide de m’arrêter là et Bastien me suit. Il est environ 21h40 quand on décide de s’arrêter donc. On va demander l’autorisation de dormir dans l’appentis aux personnes qui habitent là. Ils nous proposent à la place une dépendance avec eau (et option douche froide mais qui sera très agréable après une telle journée) et électricité (royal).
Ils nous proposent même un autre lieu avec des lits mais qu’on décline (pas envie de déranger mais là, on n’a pas été malin). Je finis ma pizza, me douche et dodo vers 23h. Stat de la journée : 229km, 11h24 de roulage effectif, 2 172m de D+
Jour 2 / Mercredi 2 juin : départ à 6h42. Comme prévu, il fait gris avec des risques d’averses dans la journée et un temps qui doit s’éclaircir dans l’après-midi/ fin de journée. L’avantage, c’est qu’il va faire moins chaud dans la journée ce qui est parfait pour bien finir de me remettre de mon coup de chaud de la veille. Le temps doit s’éclaircir au cours de la journée. L’objectif de ce début de journée est la Roche-Posay afin d’y trouver une boulangerie pour y prendre un bon ptit déjeuner et des choses à manger pour la journée. Les sensations au niveau des jambes ne sont pas top mais roulant avec Bastien, je me force à garder sa roue et je la prends quand on subit du vent de face (on fait son routier). Nous allons faire quelques kilomètres avec un autre concurrent. C’est toujours l’occasion de discuter un peu mais nous avons un rythme plus rapide donc on continue notre chemin en duo. Les kilomètres entre la Roche-Posay et notre lieu de bivouac nous confirment que nous avons pris la bonne décision hier soir de nous arrêter car je ne vois pas de bon spot qui aurait pu nous accueillir pour la nuit. Arrivé à la Roche-Posay, nous avons d’abord une déception quand on voit que la boulangerie centrale est fermée le mercredi mais heureusement, il y a en a une seconde un peu plus loin ouverte et qui propose du salé dès le matin (dont des wrap poulet/curry qui vont se révéler excellent, j’aurai du en prendre deux). Ptit dejeuner sur la place du village sous une légère averse. Bastien finit de manger avant et décide de reprendre la route en me disant que je vais le reprendre. Je sais d’avance que ça ne sera pas le cas et ça ne me dérange pas car je sais que je vais pouvoir rouler à mon rythme sans me forcer à suivre quelqu’un. Quand je repars après le ptit dej, je vais avoir beaucoup de mal à remettre en route la machine. Il fait toujours gris mais j’ai la chance de ne pas prendre d’averse sur la tronche mais ça sera tombé quelques fois autour de moi dont de bonnes averses car la trace sera quelques fois bien mouillée. L’objectif est d’atteindre le CP2 (km 286) en fin de matinée (ce qui sera fait vers 12h de mémoire mais pas sûr). Un peu avant, sur une erreur de bifurcation, je tombe sur une épicerie de village qui a des bananes (un de mes aliments de base en ultra) car on croise toujours aussi peu de commerce. J’y reste une petite demi-heure en mangeant quelques bricoles et en discutant avec l’organisation (c’est toujours agréable après les heures de ride solo). Je repars direction le CP3 au km415. Mon objectif est de l’atteindre en fin de journée. Il fait toujours gris mais il fait doux (de mémoire dans les 22/24 degrés). Les jambes vont finir par se débloquer dans l’après-midi et je vais pouvoir avancer de nouveau sur un bon rythme. Je vais gagner un 1,5km/h de moyenne au cours de la seconde partie de la journée et le parcours n’est pas spécialement plus roulant. Je vais finir par reprendre le concurrent qui est devant moi (partie environ 15 min devant moi au CP2) au cours de l’après-midi. On va rouler une bonne demi-heure ensemble en discutant ce qui est toujours agréable. En début d’après-midi (un peu avant 14h), je vais connaître mon moment magique nature : je suis sur un chemin de champ avec un vent de face. J’ai un champ à gauche et un bois à droite. Je vois un animal au loin et assez rapidement, je l’identifie comme un renard. Ce dernier est concentré sur une chasse en cours en remontant le chemin dans le même sens que moi. Je sors le téléphone et décide de ne pas m’arrêter pour ne pas faire de bruit avec les freins ou la cale qui se détache de la pédale. Je décide de prendre les photos à la volée et je vais avoir la chance d’en prendre une nette lors du début du saut de chasse du renard pour attraper sa proie dans le début du champ. Je vais passer à côté de lui à moins d’un mètre et c’est seulement à ce moment-là qu’il va me remarquer.
Lors de ces épreuves, il y a toujours des moments où on se demande ce qu’on fout là mais ces instants effacent tout et donnent un sens à tout ça. La trace continue à être au top. Toujours autant de chemin de champs mais c’est un département agricole. La trace nous permet de voir les beaux villages et beaux monuments de la région avec de très beaux points de vue. En fin d’après-midi (un peu après 17h), on va traverser un petit pont en pierre de 20/30cm de large. Rien d’extraordinaire sauf avec un vélo de 18kg et des chaussures de XC dont le grip est inexistant (et encore, les pierres étaient sèches). Je continue mon ptit bonhomme de chemin avec des jambes qui avancent tout seul. J’arrive juste un peu avant 20h au CP3 qui se situe à la Ferme Maras qui produit du fromage de chèvre (sur les photos que j’ai postées, il s’agit de bouc à la retraite).
Je profite du point d’eau pour faire un brin de toilette et nettoyer mon sous-maillot (je me sens poisseux et c’est agréable de repartir avec un maillot propre). J’y mange une part de quiche et prend un sandwich au chèvre (chèvre qui est excellent) pour la soirée/nuit car j’ai décidé de rouler tard. Je dois y rester environ 45 min. Le temps est pour nous (pas de risque de pluie, temps doux et risque d’orage la prochaine nuit). Je repars et ce n’est que du kiff : les jambes répondent super bien, il fait doux et je profite du soleil couchant sur la campagne de la Vienne. Les heures et les km défilent. A minuit passé, les conditions étant toujours top et me sentant bien, je continue ma route. Vers 2h, la fatigue commence à se faire sentir même si j’arrive à toujours rouler aussi bien (pas de baisse de régime depuis le retour des jambes dans l’apm). Cependant avec la nuit et l’humidité, les escargots sont de sortie et un slalom de tous les instants pour ne pas réaliser une hécatombe dans leur rang. Je commence à rechercher un lieu pour m’arrêter mais je ne trouve rien. Moins évident à trouver en pleine nuit car si ça ne se trouve pas dans le faisceau lumineux de la lampe, on passe à côté. On a donc une zone de recherche restreinte. Un peu plus tard, je choisis de regarder où se sont arrêté les autres concurrents car je me dis que ça peut me donner une indication. Je vois que Bastien s’est posé dans un village qui l’air d’être assez important donc je me le fixe comme objectif. 20/30 min avant de l’atteindre, je vais prendre un chemin de champ avec des herbes hautes (au max, dans les 1,20m) mais la rosée est déjà tombée. Je vais donc finir avec les chaussures/ chaussettes et jambières trempés… juste avant la pause. J’arrive dans le village objectif un peu avant 3h mais même en étant trempé, je décide de m’arrêter car je sens vraiment la fatigue. Mais je n’ai trouvé aucun bon spot. Les seuls trucs sympas se trouvent dans le centre du village où l’éclairage public y est maintenu toute la nuit et on y voit comme en plein jour. Je vais finir par trouver un chêne accueillant en sortir de village en zone pavillonnaire avec un banc en dessous. Je décide de m’y poser pour une courte nuit de 2h car le réveil est réglé à 5h. Stats de la journée : 294km, 16h29 de roulage effectif, 2 957m de D+