Bikepacking & itinérance light

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smarties
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Message par smarties » sam. août 07, 2021 10:14 pm

Au fait Tib, pourquoi ton choix du tout rigide pour ce trip ?

Ça demande d’être gainé et sacrément affûté pour ne pas souffrir au long court non ?

(C’est effectivement mieux quand on est dans le bon sujet 😅)



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Message par Tib » sam. août 07, 2021 10:25 pm

Bon, a priori tu t'es encore planté donc pour te faciliter la tâche je vais répondre ici.

:mrgreen:

Déjà, 300 bornes en TR c'est loin d'être un exploit, j'en connais ici qui ont terminé des sorties de plus de 2200 km avec le même vélo !

Le choix c'est simple :
- pas de suspension = pas de risque d'ennui mécanique avec les suspensions en itinérance
- fourche rigide = oeillets, plus pratique pour fixer les bagages
- cadre rigide = plus grand triangle avant pour coller la sacoche

Alors certes je roule moins vite qu'en TS, mais le TR pour moi c'est aussi d'une certaine manière un retour à l'essence même du VTT. Je n'ai pas touché au TS depuis Cahors en septembre dernier, mon corps a dû s'habituer au TR car je n'ai strictement aucune douleur nulle part après 3 jours de gravel / VTT. Et je ne suis ni spécialement affûté ni spécialement gainé.

Bref, c'est ma manière actuelle de prendre du plaisir à vélo.


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par machfive » sam. août 07, 2021 11:05 pm

Tib a écrit :
sam. août 07, 2021 10:25 pm
Le choix c'est simple :
- pas de suspension = pas de risque d'ennui mécanique avec les suspensions en itinérance
- fourche rigide = oeillets, plus pratique pour fixer les bagages
- cadre rigide = plus grand triangle avant pour coller la sacoche
Et accessoirement vélo plus léger.


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par smarties » dim. août 08, 2021 9:38 am

Merci pour les éclaircissements (et pour le transfert de message décidément 😅).

Je me pose la question car habitué par le passé à te voir rouler en TS à la belle saison.

Vous avez fait des étapes longues et à allure soutenue, le rigide est plus vif mais aussi plus exigent donc quoi que tu en dises tu es gainé 😉

Je mets de côté la dimension poids pour ce genre de trip car avec le chargement, l’impact entre rigide ou suspendu est je pense plutôt négligeable.

Ta nouvelle façon de rouler est appréciable, et l’essentiel est d’y prendre du plaisir peu importe la monture.

Mon tout rigide à la base réservé à l’usage hivernal et velotaf m’accompagne également de plus en plus, plus léger plus simple plus de sensations j’y trouve également mon compte



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Tib » dim. août 08, 2021 11:00 am

Le poids n'est pas si négligeable en itinérance, mon TR pèse 8,5 kg nu en configuration longue distance (moyeu dynamo, guidoline...) contre 11 pour mon TS. En Limousin mon TR "prêt à partir" pesait 15,5 kg, avec le TS je passais à 18. Sur plusieurs centaines de kilomètres, je ne suis pas certain que la balance confort / poids soit si favorable.


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par machfive » dim. août 08, 2021 11:38 am

smarties a écrit :
dim. août 08, 2021 9:38 am
(et pour le transfert de message décidément ).
Il y a des jours comme ça ;)

Tib a écrit :
dim. août 08, 2021 11:00 am
Sur plusieurs centaines de kilomètres, je ne suis pas certain que la balance confort / poids soit si favorable.
Il y a aussi je pense suivant le parcours emprunté qui fera la différence sur une longue distance.

Circuit montagneux le choix serait certainement différent,non ?


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Philou » dim. août 08, 2021 11:08 pm

machfive a écrit :
smarties a écrit :
dim. août 08, 2021 9:38 am
(et pour le transfert de message décidément ).
Il y a des jours comme ça ;)

Tib a écrit :
dim. août 08, 2021 11:00 am
Sur plusieurs centaines de kilomètres, je ne suis pas certain que la balance confort / poids soit si favorable.
Il y a aussi je pense suivant le parcours emprunté qui fera la différence sur une longue distance.

Circuit montagneux le choix serait certainement différent,non ?
Pas obligatoirement car sur du long, si tu es amené à pousser ou porter le vélo, le poids a un impact direct et encore plus en fin de trip ou de journée avec la fatigue accumulée.
Par ailleurs, sur les ultras, par moment, dans certaines côtes, on peut pousser le vélo pour se détendre/ se soulager le dos donc plus le vélo est léger, plus c'est agréable.
Avis personnel : le TS n'a aucune utilité en ultra. Par contre, une fourche peut avoir des avantages (chose que je n'aurai pas dit avant mon dernier ultra).

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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par splitwee » lun. août 09, 2021 1:05 am

Sur la Transmo ultra, à aucun moment je n'ai regretté mon TS...



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Philou » lun. août 09, 2021 7:13 am

splitwee a écrit :Sur la Transmo ultra, à aucun moment je n'ai regretté mon TS...
On ne parle pas des mêmes types d'ultras Image
J'avais en tête des ultras type French Divide ou Sea To Peak ou sortie bikepacking sur plusieurs jours.
Pour des épreuves comme la transmo, il n'y a pas de débat. Le TS est préférable.

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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Tib » lun. août 09, 2021 4:26 pm

Juste un retour sur le système Wolftooth EnCase :
- multi-outils super complet, éléments de grande qualité (ajustement parfait des embouts Torx et BTR)
- poids pas très compétitif (plus de 100 grammes en tout), mais présente l'avantage d'un "vrai" dérive-chaîne
- pas du tout pratique sur mon cintre Enve M5, j'ai énormément de mal à sortir les embouts (c'est bien simple, au début je devais m'aider... d'un outil pour les sortir) ; pourtant j'ai vérifié et bien respecté les instructions de montage
- les embouts en alu sont exposés aux rayures vu que je pose très souvent mon vélo sur un mur, par contre en cas de contact avec un arbre / en cas de chute l'avantage c'est que ça protège bien le cintre (en vérité, je pense qu'en cas de chute ça pourrait contribuer à péter le cintre à mon avis)

En bref, produit de super qualité mais je déconseille, au moins pour un montage sur cintre Enve car une fois installés les embouts sont quasiment impossibles à sortir... un comble pour des outils de dépannage !


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par machfive » lun. août 09, 2021 4:38 pm

Tib a écrit :
lun. août 09, 2021 4:26 pm
En bref, produit de super qualité mais je déconseille, au moins pour un montage sur cintre Enve car une fois installés les embouts sont quasiment impossibles à sortir...
Tu n'as pas eu l'occasion de tester sur un autre modèle de cintre ?
Tib a écrit :
lun. août 09, 2021 4:26 pm
un comble pour des outils de dépannage !
Tu m'étonnes !!


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Tib » lun. août 09, 2021 4:42 pm

Non, je n'ai pas d'autre modèle de cintre hormis un Darimo abîmé au niveau du serrage de potence, mais de toute façon je n'oserais pas essayer sur un cintre aussi léger (les embouts pèsent plus que le cintre seul...).


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par machfive » lun. août 09, 2021 4:57 pm

Il est vrai que les fabricants n'ont pas forcément une norme à respecter pour le diamètre intérieur de leurs cintres.

Il suffit de voir pour les simples bouchons plastiques qu'il faut des fois tailler au cutter pour passer d'un cintre à un autre..


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par PapyTA » jeu. août 12, 2021 12:22 am

Tib a écrit :
lun. août 09, 2021 4:26 pm
Juste un retour sur le système Wolftooth EnCase :
- multi-outils super complet, éléments de grande qualité (ajustement parfait des embouts Torx et BTR)
- poids pas très compétitif (plus de 100 grammes en tout), mais présente l'avantage d'un "vrai" dérive-chaîne
- pas du tout pratique sur mon cintre Enve M5, j'ai énormément de mal à sortir les embouts (c'est bien simple, au début je devais m'aider... d'un outil pour les sortir) ; pourtant j'ai vérifié et bien respecté les instructions de montage
- les embouts en alu sont exposés aux rayures vu que je pose très souvent mon vélo sur un mur, par contre en cas de contact avec un arbre / en cas de chute l'avantage c'est que ça protège bien le cintre (en vérité, je pense qu'en cas de chute ça pourrait contribuer à péter le cintre à mon avis)

En bref, produit de super qualité mais je déconseille, au moins pour un montage sur cintre Enve car une fois installés les embouts sont quasiment impossibles à sortir... un comble pour des outils de dépannage !
Exactement le même retour
Du coup, c'est l'outil que je prend en traversée, mais dans un sac lui même rangé dans ma sacoche de cadre


depfeleschiesser, mais alors franchement de moins en moins :mrgreen:

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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Tib » jeu. août 12, 2021 8:49 pm

Parce que mes aventures à VTT ne sont pas toujours "rêve, bonheur et volupté", je vous raconte aussi ma virée d'hier dans le Morvan, assez laborieuse et que je pourrais résumer par les conseils d'un marin ou d'un guide de montagne : "ne jamais présumer de ses capacités, toujours rester humble". Même si cette sortie ne restera pas dans les annales, sauf peut-être les miennes (voire le mien), j'ai pensé que la seule beauté des paysages traversés méritait un récit.

Un club du coin a mis en ligne début juin un challenge : 5 traces VTT à suivre en forme de boucle, pour une distance totale de 210 km et 5000 de D+ annoncé. Le truc m'a émoustillé, j'ai voulu tenter à plusieurs reprises mais la météo m'en a dissuadé. Et puis mardi soir, un alignement de planètes s'est produit : possibilité pour moi de poser ma journée, et météo faborable. Ni une, ni deux : je remonte en vitesse le TS, je charge mes affaires dans l'auto et programme mon réveil à 4h le mercredi matin.

A l'heure dite je me lève, je décolle dans la foulée. J'ai un peu de route, ça me laisse le temps de grignotter dans la voiture. J'ai fusionné les 5 traces, mon idée est de partir juste avant le lever du soleil et de tenter de boucler le tour avant la nuit. J'ai simplement modifié le lieu de départ : la boucle part normalement de Château Chinon, j'ai positionné le départ à Quarré les Tombes car c'est plus proche de la sortie A6. J'arrive donc sur place, prépare mes affaires, et décolle "à l'éclairage". Faux départ, dans la pénombre j'ai mal monté ma roue arrière, la chaîne est coincée entre le petit pignon et la base arrière... ça commence fort.

Cet incident réparé, je m'élance, surpris par la douceur : 17°C ! En sortant du village, en surplomb d'une vallée, je comprends vite qu'une fois en bas ça n'est pas la même histoire... en bas de la première descente, une nappe d'air humide et glacial me cueille. Heureusement, ça remonte vite, le plat est une denrée rare dans le coin. J'enclenche la première montée, et... pschhhh, le pneu arrière vient de percer. Je roule depuis à peine 5 bornes, la nuit est encore noire, cooooooool ! Je m'arrête, place la perforation vers le bas, par chance le préventif rebouche sans besoin de poser une mèche. Je repars, mais je déteste ça : je sais pas vous mais moi, dès que j'entends "pschhh", le reste de la sortie j'ai l'impression d'être crevé du pneu incriminé. Bref.

En haut de la première bosse, le soleil pointe le bout de son nez, et la féérie naturelle commence :

Image

Le jour se lève donc, l'atmosphère se... refroidit. Je n'ai pas froid, mais c'est limite. J'ai la flemme de sortir le coupe-vent du sac, donc ça ira bien comme ça. La trace arrive sur le site de l'abbaye de La Pierre qui Vire :

Image

Pour les éventuels catholiques pratiquants, j'y passe pile à l'heure de l'office des Laudes, à 6h05. C'est le deuxième office de la journée, après Vigiles à 2h05. Je me dis qu'il faut certes être un peu barré pour décoller de chez soi en pleine nuit pour aller faire du VTT, mais qu'il ne faut pas l'être moins pour se lever à 2h prier un dieu dont on a des "preuves d'existence" somme toute assez relatives ! Les abords de l'abbaye, site très touristique, sont déserts à cette heure matinale. Je file et emprunte un chouette sentier, déjà arpenté avec l'ami Ocus en mai dernier. S'en suit un single qui descend à un torrent, avec des blocs bien techniques et trialisants :

Image

Je reprends peu à peu mes marques avec le TS, pas utilisé depuis septembre dernier, et m'amuse comme un cabri... puis me résouds à me calmer, car la journée va être longue. La trace rejoint ensuite le lac de Saint Agnan, une retenue d'eau artificielle de 140 hectares créée en 1969. A cette heure matinale, le cliquetis de ma roue libre dérange à peine les campeurs disséminés sur le bord du lac :

Image

La trace emprunte une bonne moitié du tour du lac, long de 9 km au total. Au bout d'un moment, je pense à une blague de mon Garmin, la trace coupant en plein milieu du bleu de la carte, mais en fait non :

Image

Immédiatement après ce passage, au détour d'un sentier je me sens obligé de m'arrêter pour capturer cette fabuleuse lumière, malheureusement assez mal restituée par la photo :

Image

Dans le Morvan, les bosses sont courtes mais souvent raides, et font toujours mal ! Au sommet de l'une d'entre elles, après avoir franchi un chemin obstrué par un engin forestier en plein travail (compliqué de me signaler au chauffeur, j'ai un peu flippé), récompense avec ce superbe panorama :

Image

Il doit être aux environs de 8h, et je sue déjà à grosses gouttes... la trace se poursuit, et déboule sur une nouvelle portion en single qui débouche sur cette jolie cascade, bien alimentée par les pluies des 800 derniers jours dans le coin :

Image

Puis vient ensuite le "lac majeur" du Morvan, le lac des Settons. Quand la mer est calme, on a l'expression "calme comme un lac", eh bien on comprend bien d'où ça vient ! la surface du lac est un véritable miroir, et ce lieu habituellement si touristique est absolument désert à cette heure matinale. Tant mieux, le sentier qui en fait le tour est plutôt sympa et je peux en profiter en toute liberté. Je tombe sur des sanitaires publics à la propreté irréprochable, ce qui me permet de refaire les niveaux d'eau.

Image

Pour la petite histoire, le lac des Settons est apparu au milieu du XIXème siècle, créé initialement pour réguler la circulation de l'Yonne et favoriser la flottaison des bois jusqu'à Paris (eh oui, à l'époque il n'existait pas de grumiers !). D'une superficie de 366 hectares, c'est le plus grand lac du Morvan : son tour fait 13 km. Bref, j'ai encore de la route !

En haut d'une bosse, je fais une pause. L'occasion de me rendre compte que j'ai mal aux lombaires... après quasiment un an et pas loin de 5000 km en tout rigide, je n'avais jamais eu aucune douleur nulle part. Et là, en 50 bornes de TS, j'ai mal au dos. Un comble ! sûrement ma position qui est mal ajustée, ou la façon de pédaler différente, ou bien le Camel sur le dos (je n'en avais pas porté depuis un an), ou bien tous ces facteurs combinés... bref, ça me fait suer. Mais pour le reste, le vélo remonté à la va-vite la veille dans mon garage tourne comme une horloge, il me manque juste les spirgrips laissés sur le TR (qui me manquent vraiment, j'ai passé la journée à les chercher).

Image

La chaleur grimpe, je bois énormément, mes 2 bidons de 770 ml sont justes et j'ai du mal à trouver des points d'eau. Je m'arrête donc refaire le plein dès que j'en trouve un, mais les fontaines publiques sont bien plus rares qu'en Limousin... mon voyage se poursuit, les kilomètres défilent, je me sens bien :

Image

Et puis en fin de matinée, vers 11h30, d'un coup : plus de jus. Je n'ai plus rien dans les jambes, ça m'a pris d'un coup, en 10 minutes. Pourtant j'avais du suvre dans mes bidons, j'ai forcé sur l'alimentation en ingurgitant 2 barres par heure, à intervalles réguliers... les bosses deviennent un suplice, au moindre faux-plat je dois mettre "tout à gauche", la chaleur m'écrase (il doit faire 25°C pourtant)... je suis surpris, je tâche de gérer et cherche à m'arrêter manger salé. Je finis par tomber sur une épicerie aux rayons vidés, à Arnost. Je décide malgré tout de faire ma pause là : sandwiches Sodebo dégueulasses, bâton de berger idem, coca... ça fera l'affaire, j'avais besoin de salé. J'en suis pile à la moitié du parcours (105 km, 2600 de D+), la pause est bienvenue, je m'arrête une grosse vingtaine de minutes :

Image

En me forçant à manger mes sandwiches qui collent au palais j'observe le monument au mort situé en face de la terrasse de l'épicerie, et à lire la répétition de certains noms parfois au-delà de la dizaine je me dis que certaines familles du village ont payé un très lourd tribut lors de la première guerre mondiale :

Image

Bref, j'en profite pour relubrifier un peu la chaîne (le terrain est globalement sec mais dans le Morvan, les "mares à cochons" sont très, très profondes) et je repars, regaillardi.

A compter de maintenant, vous aurez moins de photos, parce que le reste de la journée s'est déroulé "dans le dur"... après 15 minutes de digestion, je sens que je vais mieux. Je monte à Château Chinon, j'achète un bon dessert (pudding aux pommes) et reprend une canette ultra sucrée, que je garde pour déguster au calvaire, d'où le point de vue sur le sud Morvan est splendide :

Image

Pendant une heure, je me sens vraiment mieux, j'ai l'impression que le "second souffle" est arrivé. Les sentiers monotrace imaginés par le club local sont un plaisir. Puis, à nouveau, je cale. Je m'arrête, j'avale la canette de Perrier de réserve pour me désaltérer, la chaleur m'étouffe... je re re mange, et re repars. A compter de là, une montée interminable sur une ancienne voie de tram en faux-plat "facile" m'assomme, souvent en plein soleil je lutte. Dans certains raidards insignifiants, je mets pied à terre, incapable de forcer sur les pédales. Je m'aperçois que marcher me permet au moins de me détendre, j'ai le sentiment que ça me fait du bien. La trace m'amène à la Chapelle St Roch de Montbois, je suis à sec d'eau. Je trouve une source, pas du tout engageante mais tant pis, j'ai trop soif : je fais le plein, m'arrose la nuque et le visage.

Je me sens mieux et repars, avale le pétard suivant avec une relative facilité. Je croise alors un gars en VAE qui connaît l'ami d'un ami. Dingue. On discute, il en chie, je monte plus vite que lui ! Puis en faut d'une barre rocheuse, après un petit moment d'escalade, nouvelle pause. Le gars en VAE me reprend, je lui dis en rigolant que depuis une heure je passe plus de temps allongé dans l'herbe que sur le vélo, il dit que lui n'a pas ma dignité et en fait de même mais en s'écartant du chemin pour se cacher...

Puis je me sens mieux, je dévale une belle descente et suis de retour au lac des Settons, pour longer l'autre rive (la trace est en 8) :

Image

C'est pas du tout la même histoire que le matin, là c'est blindé de touristes, difficile de rouler sur le sentier en se faufilant entre les familles de vacanciers. Je croise un couple en bikepacking, dont lui est en... Bullitt. On se croise à plusieurs reprises (eux sont sur route), on discute, sympathise : belle rencontre ! Ensuite, transition plate, je roule bien, j'ai le sentiment que le coup de moins bien est derrière moi. La grosse bosse suivante passe bien, celle d'après aussi, puis la troisième re paf, je cale. Je commence à en avoir marre, je m'arrête pour re re re remanger. Je dévore mon bâton de berger (chaîne du froid impeccable !) comme un goinfre préhistorique :

Image

J'en suis dans un état tellement second que j'en viens à trouver super beau l'arbre qui m'abrite du soleil, au point de le prendre en photo :

Image

Et puis après, plus de photos... je finis par échouer au kilomètre 171, j'ai curieusement encore des jambes mais dans ma tête mes différentes pannes de la journée m'ont lessivé. Il me reste 38 km sur la trace, la voiture est à 27 km par la route. J'ai 4200 de D+ au compteur, j'estime vu mon état avoir encore 2h30 de pédalage minimum, je n'ai plus grand chose à manger et tout est désormais fermé... résigné, je décide de rentrer par la route. Après quelques kilomètres sur la route, nouveau coup de calgon : je pose le vélo et m'affale dans l'herbe, j'ai du mal à tenir debout. Je tire du sac un Twix et un Snickers, leur goût en bouche me fait du bien. A nouveau, je n'ai quasiment plus d'eau, je m'arrête dans une ferme pour me dépanner. Je reste allongé 10 minutes, le jour est tombé et la fraîcheur avec, donc je me relève pour ne pas me refroidir. Je finis par tomber sur une fontaine, à 15 bornes de l'arrivée : je me rince abondamment, je bois beaucoup, et d'un coup ça va mieux.

Je finis vers 21 heures. Heureux de retrouver ma voiture. J'ai quand même pris du plaisir, les paysages sont superbes, nature à perte de vue, sauvage. Au final, 202 km et 4650 de D+. Je n'ai pas bouclé la totalité de la trace, mais comme je suis têtu, j'ai prévu d'y retourner, mieux armé.

Si vous la tentez, prenez un VTT : en gravel c'est chaud, certaines portions sont réellement du pur VTT. En TR j'aurais bien galéré je pense. Attention, les possibilités de ravitaillement en eau sont assez rares (sauf en comptant sur les riverains), les ravitaillements en alimentation sont très, très rares, sauf à s'écarter copieusement de la trace. La trace est disponible en 5 portions d'environ 45 km, je pense que l'idéal (n'est-ce pas Philou !) est de la faire en 2 fois 105 bornes, pour profiter au maximum.

Merci de m'avoir lu !


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par smarties » jeu. août 12, 2021 10:04 pm

Joli récit malgré l’issue qui a du te décevoir malgré la belle performance!

Mon beau père et son frangin (aux alentours de 60ans chacun) font la GTM en ce moment en TS tous les 2 avec couchage à la belle étoile, vous auriez pu vous croiser ;)



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par ubo » jeu. août 12, 2021 10:10 pm

Encore un récit sympa, un peu rageant les sensations en yoyo , un léger déficit en hydratation ? ( cf ta forme retrouvée avec la dernière fontaine)



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Tib » jeu. août 12, 2021 10:12 pm

@ Smarties : ils la font seuls ou avec leurs compagnes ? A l'épicerie où je me suis arrêté ravitailler à Arnost hier midi se trouvaient 2 couples, la soixantaine, sur la trace de la GTM à VTT justement.

@ Ubo : je pense que j'ai eu les yeux plus gros que le ventre à vouloir attaquer ça sur la journée, autant en gravel j'arrive à tirer des bornes sans trop de difficulté sur du roulant, autant en pur VTT j'ai pas le physique pour ça je pense. Et sûrement que je n'ai pas assez ni bu ni mangé, je suis sûrement parti un peu vite et la chaleur m'a vraiment cassé aussi.


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par ubo » jeu. août 12, 2021 10:17 pm

Ça me rappelle la fois où je me suis éteint en Italie sous 40° lors d’un tmb.
Un manque d’hydratation ça se rattrape difficilement, tu as quasiment réussi à terminer !



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par smarties » jeu. août 12, 2021 10:26 pm

Tib a écrit :
jeu. août 12, 2021 10:12 pm
@ Smarties : ils la font seuls ou avec leurs compagnes ? A l'épicerie où je me suis arrêté ravitailler à Arnost hier midi se trouvaient 2 couples, la soixantaine, sur la trace de la GTM à VTT justement.
Seuls, ils ont peut être trouvé des nanas en route 😅

Allô maman, JP ne reviendra pas de la GTM il s’est trouvé une vttiste 😎

À lire ton récit, avec le kilométrage et le D+ à enquiller, je pense qu’il faut être vraiment proche du 21juin pour avoir une amplitude de jour suffisante pour commencer et finir sereinement à la frontale.

Et ta moyenne des 105 premiers km paraît vraiment haute, parti trop fort ?

Même en bâchant, ça reste un sacré beau périple sur une seule journée



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Tib
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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Tib » jeu. août 12, 2021 10:34 pm

Oui, 16,6 km/h sur les 100 premiers kilomètres c'est trop rapide pour moi. Pourtant j'ai essayé de gérer... le fait est je voulais le faire mi juin, mais il tombait des cordes.

Merci à vous en tout cas !


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machfive
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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par machfive » jeu. août 12, 2021 11:47 pm

Je viens de découvrir ton nouveau récit Tib sur cette sortie un peu chaotique lors de cette longue journée.

Comme quoi,si tous les éléments ne sont pas réunis pour te permettre de réussir à aller jusqu'au bout,souventefois c'est la sagesse qui l'emporte.

Tu parles de ton mal de dos vers le milieu de la sortie puis plus rien,c'est passé ensuite ?

En attendant,dans ces conditions difficiles à gérer je dis bravo d'avoir fait autant.


"Donnez moi la force de changer ce qui peut être changé,d'accepter ce qui ne peut pas être changé,et la sagesse de faire la différence entre les deux"

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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Tib » ven. août 13, 2021 9:48 am

La douleur aux lombaires s'est estompée dans l'après-midi, oui, mais je pense que comme je n'avais plus rien dans les jambes, ça ne tirait plus sur le bas du dos en pédalant...

:mrgreen:

Je n'ai strictement rien changé à ma position sur ce vélo par rapport à l'an dernier, sauf la potence (j'avais une 70, j'ai mis une 65). Donc je ne pense pas que la douleur vienne de la position. Peut-être aussi le fait de porter un CamelBak, depuis un an je faisais du vélo sans rien sur le dos (et je trouve ça super agréable).


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Lafoy » sam. août 14, 2021 11:10 am

Malgré toutes péripéties bravo pour cette sortie effectivement 200/5000/16moyenne sur un parcours vtt c est une équation difficile, le Morvan c est jamais facile!!! Toujours en prise, toujours des surprises
Ah pour une fois que je peux te reprendre sur l orthographe tu as écrit Arnost au lieu d Anost



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Tib » sam. août 14, 2021 3:03 pm

Ah oui mince, bien vu !

;-)


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