Bikepacking & itinérance light

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C'est bien beau de bricoler son vélo, il faut aussi rouler avec !
Philou
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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Philou » dim. mai 01, 2022 7:19 pm

PARTIE 2
Jour 7 : réveil 5h comme d’habitude, il ne fait pas si froid donc la sortie du duvet n’est pas trop compliquée. Le temp est brumeux avec l’humidité mais rien de dingue. Il n’a pas beaucoup plus car la route n’est pas détrempée. Selon les prévisions météo, on doit rencontrer une journée humide mais je suis serein avec le matos que j’ai emmené et ça justifiera l’emport du pantalon de pluie !!! Au menu du jour, c’est CP3 à Saint-Amans-des-Cots, traversé de l’Aubrac puis de la Lozère. On va encore en prendre plein les yeux. Le début de journée se fait par quelques km de descente en direction de la rivière de La Truyère et du Lac du Barrage de Sarrans. Nous allons longer ce lac pendant plusieurs km. C’est très joli mais comme toutes les retenues d’eau que nous allons croiser pendant l’épreuve, le niveau de l’eau a l’air déjà bien bas pour la mi-juillet… Ce matin, j’ai des jambes de dingues, ça roule tout seul. Ca fait plaisir après ma journée galère de la vieille. Ah trop me faire plaisir, dans une descente sur chemin large (pendant qu’on longe le lac), je vais couper le flanc de mon pneu avant sur 3/ 4 mm max. Ce n’est pas grand-chose et ayant mis une dose de préventif avant le départ (dans les 150/160ml), j’espère que ça va faire le taf. Le préventif fait son boulot mais vu où se situe la coupure, au roulage, le pneu travaillant, ça se réouvre direct (les différentes tentatives m’ont déjà pris plus de 10 min et déjà bien énervé). Je dois donc mettre une chambre. Je la monte et commence à gonfler mais rien ne se passe. Elle est percée d’origine alors qu’elle est neuve de chez neuve. C’est une chambre Maxxis light (1er et dernière fois). Pourquoi je prends des chambres lights sur un ultra me direz-vous ? Ce n’est pas d’abord pour leur poids réduit (sur 2 chambres, c’est quand même plus de 100g de gagner) mais d’abord car elle prenne deux fois moins de place qu’une chambre classique. Je démonte tout à nouveau pour y mettre ma seconde chambre (je ne comprends pas les participants aux ultras qui partent avec une seule chambre…). Après plus de 30 minutes d’arrêt cumulé et un niveau d’énervement significatif, je peux enfin reprendre ma route. J’essaye de me canaliser car avec l’énervement, je suis à deux doigts de repartir pleine balle ce qui serait complètement stupide et contre-productif. En tout cas, la mission du jour est de trouver un magasin de cycle pour racheter des chambres à air à minima (je n’ai plus de chambre, juste des rustines et des mèches) et dans l’idéal, remonter le pneu avant en tubeless (regagner en confort et supprimer le risque de crevaison par pincement). Encore merci à ceux qui m’auront envoyé des adresses suite à ma demande sur cette page mais pour info, à ce moment-là, je transgressais le règlement de l’épreuve (je n’avais pas ce point en tête lors de la demande). Au premier village important croisé (Saint-Geniève-sur-Argence), arrêt boulangerie pour le petit déjeuner et je retrouve au café Antoine, Fred et la team média ainsi que 4 participants du samedi (Pascal Vigogne qu’Antoine voulait rejoindre et ses collègues d’aventures). Les 4 ont dormis un peu plus bas que Pierrefort la nuit dernière et on les a doublé sans le savoir avec un départ un peu plus matinal (tout ce petit monde m’a doublé pendant ma tentative de rebouchage avec le préventif et merci à Pascal qui avait ramassé ma lampe arrière). On repart tous ensemble sous un léger crachin (pas d’arrêt au supermarché du village car le CP3 va arriver en fin de matinée et il y a de quoi se ravitailler). On roule sur un rythme régulier tout en discutant. On va croiser à nouveau Fred et la team Média qui nous attend sur passage pour faire des rush vidéo/ photos : ça consiste en une descente, la traversé du ruisseau des ondes (avec une zone traitresse) et d’une remonté avec un ptit pourcentage. Ca va être l’instant galère/ vidéo gap de cette StP. La traversé du ruisseau est traitre (ça doit faire dans les 1m à traverser) car elle se situe en bas de la sortie d’une retenue d’eau. L’eau arrive donc d’une rampe en béton en ayant pris de la vitesse et au fil du temps, elle a creusé un trou d’eau qui ne se voit pas. Il y a des pierres sur lesquelles on peut passer sur la droite de ce trou d’eau mais ces subtilités ne se voient pas quand on décide de passer (on voit ces pierres mais elles inspirent moyennement confiance vu leurs dispositions). Si on ne passe pas avec assez de vitesse ou si on choisit l’option gauche ou trop centrale du passage, c’est plantage de la roue avant et cascade. Sur le groupe de 6 qu’on est, il va y avoir un passage sans encombre sur le vélo (le premier passage et c’était moi mais j’ai clairement eu de la chance par rapport à mes compagnons), un passage à pied et quatre chutes (on en voit sur le film de cette édition) avec perte de la roue avant dont un très joli OTB (on a eu peur sur l’instant car le visage s’est arrêté à quelques centimètres d’une pierre). Dans les quatre, il y a Antoine qui tape tellement fort qu’il va plier un côté de sa jante alu. Ca va être sa galère du jour. On repart en direction du CP3 (et dernier CP avant l’arrivé). Validation du CP à Saint-Amans-des-Cots sous un léger crachin. Passage à la superette du village pour refaire le plein de provision (où j’achète une saucisse qui va s’avérer ne être pas bonne…). En gros, en écrivant ces lignes, je réalise qu’il faut que je trouve une supérette par jour pour être serein côté nourriture car même en ayant augmenté mes capacités d’emport de nourriture, vu qu’on mange à longueur de journée, ça part relativement vite. J’hésite à y manger un kebab mais je décide de continuer ma route en direction de Laguiole où j’espère trouver des chambres à air sans devoir quitter la trace. Mon passage à Laguiole se résume ainsi : passage boulangerie pour faire le repas du midi, déjeuner au « soleil » près du taureau en essayant de faire sécher ses pieds, passage au magasin de sport du village qui fait de la location de vélo (pas d’atelier mécanique donc on reste en chambre mais un mini stand de matos de vélo dont des chambres, j’en prend deux direct, des Hutchinson basique en butil, elles sont donc énorme et lourde mais pas le choix) détour au magasin électronique pour espérer trouver des écouteurs en USB-C (recherche infructueuse). Je repars de Laguiole en solo mais entre arrêt besoin naturel et arrêts pour consulter le tracker (j’ai récupéré une pompe au point d’eau de Laguiole et je pense qu’elle était à Antoine car je l’ai vu prendre de l’eau à cet endroit et j’essaye de savoir où il se trouve pour pouvoir lui rendre (in fine, je vais me trimballer sa pompe jusqu’au soir du neuvième où on se revoit enfin…), je suis rejoint par Pascal Vigogne et ses deux compagnons de route. Nous allons rouler ensemble une partie de l’après-midi jusqu’à une nouvelle crevaison de ma part. Peu de temps après Laguiole, on prend une belle montée sur route qu’on monte sur un bon tempo et on continue de monter pour atteindre le haut plateau de l’Aubrac. C’est toujours aussi joli et avec l’ambiance humide du jour, ça change des jours précédents même si on ne voit pas aussi loin pour les paysages. Au cours de la traversé du haut plateau de l’Aubrac, sur la première partie (entre Laguiole et Saint-Urcise), le temps est toujours couvert avec pas mal de vent quand on est à découvert (ce qui est assez courant). Sur la 2nd partie, entre Saint-Urcise et Aumont-Aubrac, le temps se dégage (comme c’était prévu) pour finir sur un beau soleil en fin d’apm/ fin de journée (ça me permet de faire enfin sécher mes pieds qui était dans une ambiance plus ou moins humide depuis le matin). A Nasbinals, je fais une pause casse-croute au soleil (pour faire sécher mes chaussures au maximum) pendant que mes 3 compagnons de route font quelques emplettes à la boulangerie et à la superette. De mon côté, je considère que je n’ai pas besoin de compléter mes stocks à manger mais est-ce que c’était une bonne idée, pas sûr vu comment mes prochaines étapes vont s’enchainer. Je repars avant eux car ils décident de faire une pause après leurs courses pour manger. Ils me doublent quelques km après le village à la faveur d’une pause technique/ naturelle de ma part. Ayant peu d’avance, je fais un ptit effort (les jambes répondant bien, ce n’est pas un souci) pour les rejoindre et ainsi continuer à profiter d’eux pendant encore quelques heures car c’est peut-être ma dernière occasion de rouler avec d’autres participants. Sur les parties descendantes, je recommence à me faire plaisir et ce qui doit arriver arrive, je finis par crever de nouveau de l’avant. C’est sur un chemin comme on peut les rencontrer dans ces régions : il se trouve entre deux champs, il est constitué de traces creusées au milieu de partie plus haute avec de l’herbe haute dessus = avec la vitesse (car c’est très sympa à rouler surtout quand c’est sec comme là), on voit au dernier moment des « cassures » avec souvent des pierres à la réception. Sur l’une d’elle, je vois au dernier moment un bel ensemble de pierre, je ralentis comme je peux avant impact mais je me dis que là, mon cas est fait et c’est le cas. En clair, sur la compression du pneu, ma chambre s’est ouverte au niveau de la jointure sous la pression de l’air contenu dans la chambre (vive les chambres lights). Mes compagnons continuent leur route. J’y mets une de mes chambres achetées à Laguiole. Au cours des heures suivantes et prochains jours, l’embonpoint de cette dernière va me montrer son intérêt : elle est plus résistante car malgré des descentes généreuses où j’oublie que je suis en chambre et que la roue avant ramasse bien, je ne vais pas déplorer de nouvelles crevaisons alors qu’en voyant le choc arriver, je pensais que c’était foutu.
A la sortie du plateau de l’Aubrac, on traverse le village d’Aumont-Aubrac. J’y passe vers 19H10. Je me rappelle parfaitement de l’heure car il s’y trouve une boutique de vélo (matos et location) et cette dernière ferme à 19h…. Mais il est indiqué dessus le numéro du gérant qu’on peut appeler pour des réservations de vélos. Je me dis que je peux tenter le coup car en voyant l’intérieur, je sais que j’ai affaire à un pratiquant donc il peut peut-être accepter de venir m’aider pour remettre la roue avant en montage tubeless. Pas de bol, je tombe sur sa messagerie et il me rappelle 30/45 minutes plus tard mais je suis déjà loin. Dans le village, il y a également une superette qui est encore ouvert mais je suis tellement focalisé sur ma réparation que je ne pense même pas à faire un point nourriture pour compléter au cas où. Avec le recul, ça va me jouer des tours le lendemain. Mon objectif du matin de rejoindre Langogne pour la nuit me parait compliqué à ce moment-là avec le temps de perdu suite aux crevaisons donc pour l’instant, on continue à avaler les km. La Lozère est toujours aussi jolie et aussi peu peuplé. En début de soirée, j’arrive au village (ou hameau) de Saint-Denis-en-Margeride et je fais un point carte pour décider ce que je fais : soit je me pose pour la nuit ou soit je continue. Je vois sur le tracker que mes 3 compagnons de la journée s’y sont posées pour la nuit mais vu qu’il est encore « tôt » (on doit être dans les 20h30/21h), je n’ai pas envie de déjà m’arrêter. A la sortie du village, on doit se farcir une montée d’environ 200m de D+, j’ai donc encore moins envie de m’arrêter pour ne pas me la faire le matin à froid. Par contre, si je ne m’arrête pas là, si je ne veux pas dormir au milieu de nulle part, je suis quasiment obligé d’aller jusqu’à Langogne (sauf coup de chance) car en regardant la carte, je ne traverse plus vraiment de village d’ici là. Les jambes répondant bien, je décide de continuer ma route. Après la montée et jusqu’au réservoir de Naussac, nous empruntons presque exclusivement des pistes forestières très roulantes. C’est un plaisir à rouler en fin de journée. Par ailleurs, jusqu’au hameau des Moulins (on passe d’environ 1480m d’altitude à 1080m), nous ne rencontrons plus de véritable montée ou descente, c’est soit plat ou faut plat montant ou descendant. Les km défilent tout seul. A Moulins, j’y passe à 22h45 (merci la photo pour être aussi précis), on reprend une légère côte qui longe un près avec des vaches : je roule dans un noir total (pas de pollution lumineuse ici) et au départ, on entend que des respirations fortes où on se demande ce qui se passe. On tourne la tête avec la frontale et avec la lumière apparait d’abord des yeux brillants puis les vaches qui me fixent d’un air « mais qu’est-ce que tu fous là à cette heure-ci !!!! ». Ca casse la monotonie de la nuit. Arrivé au réservoir de Naussac, Fred nous fait emprunter un bout du single qui longe le réservoir, très sympa à rouler. J’arrive dans Langogne vers 23H45/0H00 (j’ai pris une photo dans le single à 23h23) où je vais un peu galérer pour trouver un endroit pour me poser pour la nuit. Je finis par trouver mon bonheur avec un parking couvert d’une pharmacie (3/4 places) avec une voiture garant devant ce qui me cache à la vue des passants. Le temps de trouver mon spot, de m’installer et de diner, j’ai dû me coucher entre 0h30 et 1h donc je fixe le réveil à 6h pour dormir un minimum et attendre l’ouverture des boulangeries. Mes stocks de nourriture ne sont plus super haut et Langogne étant une ville « importante », je sais qu’on ne va pas en croiser de nouvelle tout de suite (et je ne vais pas attendre 8h et l’ouverture des premières supérettes).

Jour 8 : réveil, passage à une boulangerie où je me prends deux parts de pizza (elles sortent du four) : une que je mange immédiatement et l’autre pour plus tard et quelques viennoiseries. Ca me dépanne mais je sais d’avance que ça me permettra de tenir que la première moitié de journée au maximum. Juste à côté, il y a des toilettes publiques donc ça m’a permis hier soir et ce matin de me ravitailler en eau sans problème. Mon objectif du jour est de faire les prochaines sections : la première de Langogne à Fay sur Lignon pour la traversé de l’Ardèche (96 km) et la seconde permet de rejoindre le Rhône à Voulte-sur-Rhône. Elle fait 88km km dont les 60 derniers sur la Dolce Via qui est une longue descente vers le Rhône sur une ancienne voie de chemin de fer transformé en piste cyclable. Vu comment j’ai pu avancer les derniers jours, je me fixe cet objectif car (à ce moment-là) je me dis que je peux en finir dans la nuit du mardi au mercredi au maximum (nous sommes alors le dimanche 25) car il me restera 337km et 9000m D+ à réaliser soit environ 170km/4500m D+ par jour ce qui ne me parait pas déconnant et tout à fait réalisable. Je repars confiant car même si je dois faire des courses, j’ai quand même de quoi voir venir. Je vais vite déchanter car à la sortie de Langogne, sur la première montée, je suis littéralement collé. Je n’arrive pas à remettre en route, impossible de prendre un rythme régulier, mon corps ne se réveille pas, j’ai juste envie de m’allonger sur le bord de la route au soleil et de dormir (contre coup d’un petit déjeuner trop riche avec la pizza ?). Je me traîne sur quelques km en reprenant 200m de D+ et je décide de m’arrêter pour faire une pause : je mange, brossage des dents et besoin naturel. En parlant de ça, deux chiens de ferme me rejoignent et le plus gros des deux finit par manger mes déjections…. Il ne m’aurait pas léché lui !!! Pendant que je range mes affaires, un dogwatcher me rejoint pour faire quelques km ensemble. On repart en discutant ultra et raid multisport qu’il pratique de son côté. Merci à lui car il est arrivé au meilleur moment. Sa présence et surtout notre discussion me permet de ne plus rester focalisé sur mon manque de jambe et le rythme va revenir tout seul et naturellement. Quand il me laisse après environ 45 min en commun, je suis relancé. C’est dans les moments de moins bien que la perte de mes écouteurs me fait le plus défaut. Je ne peux pas me mettre à écouter de la musique et ainsi me concentrer là-dessus pour faire abstraction de mon corps et de mes sensations. Sans ça, je me focalise encore plus dessus et c’est quasiment un cercle infernal. J’arrive à Saint-Cirgues-en-Montagne en ayant croisé que des hameaux. La partie du village que je traverse n’a pas de commerce alimentaire et l’autre moitié se trouve de l’autre côté d’un pont à l’opposé de la trace. Je décide de ne pas faire le crochet pour aller voir s’il y a de quoi acheter à manger alors que la distance à faire est ridicule (surtout quand tu es sur une épreuve de 2000 KM…) et que mon stock a bien diminué. Ca sera ma plus belle connerie de l’épreuve car pour sortir du village, la trace prend un chemin qui est belle patate à monter à pied. Quand j’ai déjà poussé le vélo sur plusieurs dizaines de mètre et déjà repris 30/40m de D+, je me retourne et je vois le centre du village (de l’autre côté du pont) avec un marché en cours et des boutiques : je me suis insulté sur le moment mais je n’ai pas eu le courage de redescendre ce que je venais de monter (quitte à être con, autant l’être jusqu’au bout). Et qu’est-ce que je vais la regretter cette décision pendant toute ma journée car je ne le serai que bien plus tard mais ça sera mon unique occasion de la journée pour faire des courses… Quand on ne s’applique pas à soi-même ses propres règles et en plus, un dimanche !!!! Les km défilent pour arriver au Mont Gerbier de Jonc. C’est plein de touristes et de commerces pour eux, j’ai juste envie de fuir. Dans la descente qui suit, passage devant un resto mais trop de monde donc je continue ma route. On passe devant une ferme avec produits locaux et un panneau « tarte aux myrtilles » = coup de frein. On va aller se manger une petite part mais pas de chance, ils n’en ont pas aujourd’hui. Je repars dépité. Là, je me dis que je commence sérieusement à envisager de manger ma salade de secours dans la sacoche car depuis une bonne heure, je sens que je commence sérieusement à manquer d’énergie. Je finis par m’arrêter au col de la Clède. Je sors ma salade pour la manger sans entrain ainsi que ma boîte de sardine à la tomate. Devant mon manque d’entrain, je finis par ranger la boîte de sardine mais il aurait mieux fallu que la mange tout de suite…. Vous serez le pourquoi dans quelques lignes 😊 Je repars vers la fin de cette section en espérant tomber sur un village assez important et touristique pour avoir une supérette ouverte le dimanche après-midi. Passage au col de la Croix de Peccata, taxage d’une voiture dans la descente qui suit car soulé de devoir freiner en pleine descente à cause d’une voiture qui en plus s’est inséré comme une merde devant moi. J’arrive à Fay-Sur-Lignon qui semble assez gros pour le coin et en plus, c’est la fête du village donc je me dis que si je n’arrive pas à me restaurer, c’est que ce n’est vraiment pas journée. Eh ben, aucune supérette dans le bordel, juste un magasin de produits régionaux (les délices de Mézenc) mais ce n’est pas adapté pour les courses d’un participant d’ultra. La moitié (si ce n’est pas plus) des restaurants/ commerce a fermé définitivement plus ou moins récemment ce qui en fait un centre de village assez triste malgré la fête. Mais il y a une pizzeria qui prend les commandes à partir de 17h et il doit-être dans les 17h15 (en cherchant les horaires d’ouvertures pour vérifier si c’est 16 ou 17h car je me souviens parfaitement être arrivé 15/20 min après l’ouverture de prise de commande, je viens de voir que cette pizzeria a ouvert en juillet 2021 !!!!). Je passe ma commande et quand je demande le temps d’attente, le patron me dit qu’il s’en occupe tout de suite et que je l’aurai d’ici 10 min, ça c’est top. Je prends donc mon premier vrai repas de la journée plus de 10h après mon départ… sur une table en bois se trouvant près de la fontaine du village. Nickel pour repartir avec les bidons pleins. Je repars direction Saint-Agrève qui marque le départ de la Dolce Via. J’y arrive après 19h. Je vérifie un Carrefour Contact si sur un malentendu, il est toujours ouvert mais ce n’est pas le cas. Je n’ai pas besoin de nourriture dans l’immédiat car j’ai encore la pizza dans le ventre mais je sais que ça va faire court pour tenir un bon rythme jusqu’à Voulte-sur-Rhône. En « consistant », à ce moment-là, il me reste ma boîte de sardine (plus pour très longtemps), le saucisson qui n’est pas très bon acheté au CP3, des compotes et mon mélange habituel (fruits à coque/ M&M). En repartant de Fay-Sur-Lignon, j’avais mon sous-maillot que j’avais mis pendant que je mangeais pour ne pas avoir froid. Dès que j’étais de nouveau chaud, je l’ai enlevé et au lieu de le mettre dans ma sacoche arrière comme d’habitude avec mes autres vêtements, je décide de le mettre dans la sacoche avant car je sais que je vais le remettre dans la soirée et je l’aurai ainsi à porter de main. En commençant à descendre la Dolce Via, j’ai froid donc je décide de remettre le sous-maillot et en l’enfilant, je me dis, c’est bizarre, il sent la sardine. Dans la seconde qui suit, je me dis, putain la boîte de sardine s’est ouverte. J’ouvre la sacoche et c’est la guerre là-dedans. Ca n’avait pas coulé sur le sous-maillot (il avait juste pris l’odeur) mais dans j’en ai plein la sacoche : le multi-outils est imbibé (même après lavage, aujourd’hui, il sent encore un peu), la casquette pareil, la carte de brevet, mes clés, mon masque de secours, mes sachets zip de secours. Je sors tout mon bordel, je rince ce que je peux avec un des deux bidons car je veux garder de l’eau pour boire car je ne sais pas quand j’aurai de nouveau l’occasion d’en prendre (il y avait un point d’eau 500m après…). Je finis par frotter mes affaires dans l’herbe et le sable du chemin pour enlever le mélange tomate/huile. Il me reste de ce mélange dans la pochette et je ne sais pas comment l’enlever. Je décide de recourir au sable « fin » qui traîne sur le chemin pour l’absorber car c’est bien ce qu’on utilise pour absorber les corps gras sur les routes. Ca fait l’affaire mais je ne vais pas réussir à tout ressortir donc tout objet sortant de cette pochette les prochains jours aura un côté croustillant. Vous devez vous demander comment cette boîte de sardine s’est ouverte : c’est très simple, avec les milliers de micro-chocs à répétition dans la sacoche, un côté a fini par s’ouvrir légèrement. Il aurait vraiment fallu que je la mange plus tôt dans l’après-midi. L’avantage de descendre la Dolce Via à cette heure-ci s’est qu’on ne subit pas le flot de touriste à vélo électrique (Fred nous avait prévenu qu’il fallait faire attention car il peut en avoir beaucoup l’été). En gros, la Dolce Via est un long faux plat descendant. Les quelques possibilités de restauration sur cette dernière sont déjà fermées quand je passe devant. En début de soirée, je commence de nouveau à sortir que je manque d’énergie car je n’arrive plus à tenir un rythme régulier mais je n’ai plus grand-chose à manger et surtout plus rien de consistant donc c’est un pis allé. De toute façon, je n'ai pas le choix et je compte sur le lendemain pour refaire le plein de nourriture. J’espère juste trouver quelque chose à acheter à manger en arrivant à Voulte-sur-Rhône (ville plus grosse donc j’espère trouver un kebab encore ouvert vers 23h). La première partie de la Dolce est « sympa », la 2nd partie n’a rien d’extraordinaire et la dernière partie, je ne sais pas car il fait nuit noire quand j’y passe. Mon seul souvenir sont les énormes crapauds qui traînes sur le revêtement et qu’il faut éviter. J’arrive à Voulte-sur-Rhône et sur le bord du Rhône à 22H40 (merci la photo). C’est une place de marché, rien pour se poser mais des WC public donc ça fait au moins un point d’eau. Plus rien d’ouvert dans les rues autour de la fin de trace = il n’y aura pas de diner. Je vais vers le complexe sportif à proximité pour tenter ma chance pour trouver un spot mais il est fermé. Il y a la salle des fêtes à côté avec un recoin parfait pour se poser tranquille. Je commence à déballer mes affaires pour la nuit mais je jette finalement mon dévolu à la bâtisse se trouvant à côté du club de tennis : un auvent avec un sol en carrelage et pas d’éclairage public. C’est parfait pour cette nuit. Toilette à la lingette bébé et dodo.
Je mets le réveil à 6h car la boulangerie la plus proche (et ouvert un lundi) n’ouvre qu’à partir de 7h et je dois absolument y passer car je suis au plus bas niveau nourriture. Ca me fait aussi une nuit de 6h pour récupérer un peu plus (j’ai dû me coucher un peu avant minuit : le temps de chercher à manger et de trouver le spot pour se poser).
Sans le savoir, Antoine va dormir à quelques centaines de mètre de moi sur la fameuse place de marché. Il y a trouvé une prise lui permettant de recharger son matos car il a des problèmes de chargeur mais ce n’est pas le spot idéal côté tranquillité quand on en parlera le lendemain.
De mon côté, côté électricité, ça va bien pour les éléments vitaux soit GPS et éclairage. Pour le téléphone, je dois gérer car le taux de charge de la batterie n’est plus très haut d’où des lives moins nombreux sur la fin et moins de photo. J’ai déjà utilisé ma batterie externe pour recharger mon téléphone une fois mais depuis, je n’ai pas réussi à le recharger complètement avec le D+ rencontré et ça ne va pas s’arranger sur les 330 km restant donc je préfère conserver mon stock d’énergie pour le GPS en cas de besoin (et au pire, j’ai mon 1030 de back up dans la sacoche qui peut assurer au moins une journée de guidage avec sa batterie).

Jour 9 : au réveil, routine habituelle pour ranger toutes ses affaires (je préfère prendre mon temps pour tout bien ranger et ne pas être emmerder le reste de la journée). Je m’allège même car je décide de jeter mon second cuissard. J’avais déchiré une bretelle de ce dernier lors de ma FD 2020, je l’ai fait réparer (ce qui a encore raccourcie les bretelles qui était déjà juste) avant la StP mais devant chaque fois enlever les bretelles même pour une pause pipi (pour ne pas tirer dessus), une bretelle s’est de nouveau déchirée. Je l’ai roulé comme ça mais là, j’en ai marre car le maintien n’est plus aussi bien. Je vais finir avec mon Assos (valeur sûre). Quand je vais à la benne pour jeter mes ordures, je jette aussi ce matin le pot de crème Assos emmené au départ entamé et que j’ai fini le matin même. Voyant qu’il n’allait pas suffire pour la durée de l’épreuve, j’en avais acheté un neuf à Poitier. J’ai failli jeter le peau neuf et garder le pot usagé contenant mes ordures de la veille (lingettes usagées). Heureusement qu’au dernier moment, j’ai remarqué que ce pot était bien lourd pour un pot vide… Direction la boulangerie pour un nouveau combo viennoiseries/ parts de pizza puis direction la place d’hier soir pour prendre son petit déjeuner en face du Rhône. Ce matin la fatigue commence à se faire sentir et j’ai envie d’en finir. J’entame la dernière section de 330 km avec environ 9 500m de D+. Un beau programme sachant que les 30 premiers kilomètres vont être plat (en gros, entre Voulte-sur-Rhône et Aouste-sur-Sye). C’est aussi la partie de la trace que Fred n’a pas pu reconnaître (dit en juin et redit au moment du briefing d’avant départ). C’est donc un double saut dans l’inconnu. Sur cette première partie, on longe la Drôme avant qu’elle se jette dans le Rhône. Sur cette partie, je vais rouler une bonne demi-heure avec un cyclo qui m’a rattrapé. On discute jusqu’à que nos chemins se séparent. L’objectif du matin est de trouver un supermarché pour faire le stock de nourriture. Lors de la traversé de Crest, je vois un panneau pour un Intermarché. Même si je quitte la trace, j’en prends la direction car je ne peux pas continuer à jouer au con en évitant cette possibilité. En y allant, je prépare ma liste de course car je n’ai plus de cadenas, il va donc falloir faire vite. Je laisse le vélo dans le double sas d’accès et go course express classique : bananes (toujours entre 4 ou 5 car je les range par paire dans deux poches et la 5ème est consommée pendant que je range le reste des courses)/ compotes/ M&M / sachet de riz prêt à manger (solution pris d’Antoine) et boite de sardine pour l’accompagner (la technique est de vider la boite de sardine dans le sachet pour le rendre moins sec et consommer l’huile). Après Aouste-sur-Sye, on emprunte la première côte qui va entamer l’énervement du jour. Elle ne peut pas se monter sur le vélo car il y a des marches de 50/60 cm à passer régulièrement. Même à pied, c’est une belle galère car soulever/ porter le vélo me demande à chaque fois un effort « important ». Elle est aussi en plein soleil et même s’il n’est pas encore 11h, il fait déjà bien chaud au soleil. Le single et la descente qui suivent compenseront cette première montée compliquée. Approvisionnement en eau au camping se situant au village de Mirabels-et-Blacons. On continue à longer la Drôme jusqu’à Saillans mais sans rester dans la vallée, on monte sur les massifs se trouvant au nord de cette dernière. La trace est en forêt, très sympa. On emprunte des sections des chemins du soleils. Il fait très chaud au soleil. On a fait la rencontre des cigales, bon leur bruit, c’est sympa deux minutes mais quand on roule longtemps au milieu d’elle, c’est quand même chiant à force. A Saillans, on prend plein nord pour s’enfoncer dans des zones de nouveau moins peuplées. On retrouve à Pontaix la Drôme où on prend un bout de la route de Die afin d’aller au village de Saint-Croix. Je m’y arrête pour faire ma pause déjeuner et j’y réalise une micro sieste (20 min). Je fais le tour d’une bonne partie du village pour essayer de trouver une poubelle pour y jeter mes déchets mais il n’y en a aucune. Je ne comprends pas ces villages où il n’y a pas la moindre poubelle. On longe la vallée de la Sure qui nous ramène vers la Drôme (qui aura été notre fil conducteur d’une partie de la journée). On recommence à la longer jusqu’à Die. Arrêt à l’Intermarché pour compléter son approvisionnement et ça repart. On continue à longer la Drôme jusqu’à Solaure-en-Diois où la trace quitte définitivement la vallée de la Drôme. On rejoint la vallée de la Bez qu’on va emprunter pendant plusieurs km. Passage à Châtillon-en-Diois. On traverse régulièrement des villages, l’approvisionnement en eau n’est donc pas un problème et nous sommes arrivés dans une région où il y a régulièrement des fontaines ce qui facilite les choses. On quitte la vallée de la Bez (690 m d’altitude) pour monter au hameau de la Soubreroche qui est se trouve à 1000 m d’altitude. La montée est sympa car elle se fait sur un ancien chemin en pleine forêt et avec une pente régulière.
Pause rafraîchissement et casse-croute à la fontaine se trouvant en haut puis ça enchaîne sur la descente (- 200m D+) : une première en partie sur un chemin en pierres (plus proche du single que du chemin large) avec un beau pourcentage et de belles épingles. Des promeneurs croisés au début de la descente me disent de faire attention !!! Ce n’est pas faux car c’est à pic sur le côté externe du chemin donc la chute est interdite. On arrive à une intersection et entre les différents choix qu’on a, on doit prendre la pire solution : un chemin large avec des herbes hautes qui empêchent toute visibilité et des énormes pierres par-ci par-là sur le chemin = aucun plaisir dans la descente et une grosse session ralage de ma part. Ca ne me dérange jamais de monter pour redescendre tant que la descente vaut le coup et là, on n’y est pas. On enchaîne direct sur une remonté par une petite route pour monter à 1300 m (et bim + 500m de D+). Là, on enchaîne bien sur le D+. On est en milieu/ fin d’après-midi (je dirai vers les 18h) mais la montée a été faite en plein soleil donc encore une belle cuisson mais je n’aurai pas aimé la faire 2/3h plus tôt. La descente se fait sur une piste forestière pleine balle et merci à la personne (un participant précédent ?) qui sur une intersection a mis une flèche en bois sur le sol pour indiquer le changement de direction. Sans ça, je l’aurai loupé et m’aurait rajouté du D+ gratuitement ce que je ne vais pas tarder à faire sur la seule imprécision de tracé rencontré sur les 2000 km. Sur toute cette partie, on roule entre 1400 et 1500 m d’altitude, on descend et on remonte régulièrement mais ça ne nous parait pas long sur l’instant par rapport à la dernière monté rencontrée. Pour cette fameuse imprécision, on arrive d’un single sur une piste forestière au niveau d’un lacet de cette dernière et là, on ne sait pas si on doit prendre l’option gauche (on descend) ou l’option droite (on monte). Je choisis l’option gauche et quand j’arrive au lacet suivant (avec 30 de D+ de descendu), la trace se trouve sur ma droite mais je n’ai vu aucun départ de sentier. Donc je remonte pour prendre l’option droite pendant plusieurs centaines de mètre (+ 60 de D+, vous me direz, je ne suis plus à ça de près mais ce n’était pas mon état d’esprit sur le moment…). En remontant, je vois la trace s’éloigné de moi mais sur ma gauche cette fois. Je ne vois toujours aucune trace au milieu des morceaux de piste forestière. Je râle généreusement, crie un peu pour évacuer mon énervement. Je finis par redescendre pour prendre une trace de tracteur dans un pré vu précédemment (en bas du choix gauche) qui partait dans la direction de la trace et finit par retrouver le parcours. Le pire, c’est quand regardant ma trace sur strava en écrivant ce récit pour voir les courbes de niveau, le chemin à emprunter est matérialisé dessus mais pas la piste forestière. Tous les concurrents avec qui j’ai parlé de cette section ont galéré à trouver la trace sur cette partie. On passe le col de Navite à 1400m d’altitude et c’est partie pour la descente en direction du village de Lus-la-Croix-Haute à 1040m d’altitude. J’y débarque vers 20h30/21h (je me rappelle que la nuit commencée à tomber mais elle tombe plus tôt en montagne donc pas toujours évident de se resituer dans l’espace-temps) et j’y retrouve Antoine à table dans un des restaurants du village attendant son repas. On ne s’était plus vu depuis le CP3 (en gros, depuis 2,5 jours). Je le rejoins, commande le même plat que lui qui est le plus rapide à être servi et je lui rends enfin sa pompe !!!! On se raconte nos péripéties et notre agacement sur certaines portions rencontrés ce jour. A la fin du repas, je suis assez chaud pour m’arrêter là et dormir mais Antoine veut repartir. Il y a un col à passer après ce village et il préfère le faire ce soir à « chaud » que demain matin au réveil. Après ce col, on doit traverser un premier hameau (La Cluse en Dévoluy) puis un second (La Montagne si je ne trompe pas) et on vise ce second hameau comme point de chute pour la nuit. Je décide de repartir avec lui. Nous n’y arriverons jamais à ce second hameau !!! De mémoire, on devait avoir dans les 20 km à effectuer pour l’atteindre mais on ne s’attendait pas au chantier qu’on allait rencontrer. En gros, nous partons de 1030 pour atteindre le col de Lauteret à 1755m… Le début de l’ascension se fait sur une piste forestière donc on monte ça tranquillement en discutant. On alterne vélo et marche à pied. La marche à pied ne rend pas la montée plus facile mais ça permet de se tenir droit et de se détendre le dos. Sur les journées à gros D+, on sent bien la différence au niveau de la fatigue dans le bas du dos en fin de journée avec un nombre d’heures de selle équivalent. Antoine a besoin de marché également car un de ses tendons d’Achille commence à lui faire mal alors que moi, je finis par éviter de marché car ma cheville me fait mal lorsque je marche… Une belle bande d’éclopée. Quand je regarde ma trace sur Strava, on a eu une piste jusq’au col des Tours à 1690m. Là, on enchaîne sur un single comme on rencontre en montagne. On alterne les passages en terrain dégagé et en forêt. Cette dernière partie va nous achever car les 100 derniers m de D+ à prendre ne se font pas de manière régulière. On rencontre de court passage où on est obligé de pousser le vélo. Nous traversons également deux perriers. Entre la fatigue cumulée des 8 jours précédents et la fatigue de la journée, on peut dire qu’on en chie. Dans les pierriers, ma cheville n’est pas à la fête. Sur ces portions, l’idéal serait de porter le vélo. C’est ce que fait Antoine et il me dit de le faire. D’habitude, c’est quelque chose que je fais facilement quand j’en ai besoin dans ma pratique VTT mais là, je suis réticent en raison d’un ratio poids défavorable et la fatigue. Je finis par essayer de le faire mais ça me demande un tel effort de mettre le vélo sur les épaules + le fait que ça me détruit le dos, que le portage va être de courte durée. Pour le ratio poids, je m’explique : c’est le rapport entre mon poids et le poids du VTT à porter. En raid VTT, je vais être sur un ratio de 16% (9,5kg de vélo / 60 kg de bonhomme) alors qu’en ultra, je suis plutôt dans les 30% (18kg vélo / 60 kg de bonhomme et sûrement 2/3 kg de moins à ce moment-là de l’épreuve). On finit par atteindre le col de Lauteret vers 23h30/0h00. Bon, on ne s’attarde pas car on ne peut pas admirer la vue (le seul point négatif de rouler de nuit) + vent + température basse. On est content d’être à deux pour faire la descente (si un se met au tas, l’autre sera là pour l’aider si besoin) et on a décidé de se poser dès le premier hameau. Ce col muletier nous a fait mal et on est soulé. Un peu de jardinage au début de la descente pour trouver la bonne trace (merci aux vaches et aux autres humains qui créent plein de traces secondaires). On redescend de 500m. Une chute pour Antoine sur la première partie de la descente mais sans conséquence. Le reste de la descente est réalisé sans encombre. On arrive au premier hameau où on a décidé de se poser finalement car on a notre dose pour la journée. On en fait le tour mais rien de génial pour être abriter donc on finit par se poser dans la ruelle se trouvent entre la sortie de l’église et le cimetière. Toilette rapide sur la moitié basse du corps dans la fontaine du village, c’est vivifiant avec l’eau fraiche et la température qui l’est tout autant à 1240 m d’altitude. Lors du couché, on est en mode ras-le-bol et on bâche le lendemain.

Jour 10 : levée 6h pour cette dernière journée avec moins de 5h de sommeil. Nouvelle journée = le ras-le-bol de la veille m’est passé et je continue sur la trace. Antoine reste sur sa décision de couper par la route pour rejoindre Gap en raison de son talon d’Achille. Je sais que je pars ce matin sur le 2nd col muletier. Pas de véritable petit déjeuner mais plus du grignotage tout en roulant. Je dois donc gérer ma nourriture car je ne vais pas rencontrer tout de suite un commerce. Bon, j’ai un sachet de riz et une boîte de sardine dans le sac mais pas hyper chaud pour manger ça dès le matin. J’avance sur la trace mais ce n’est pas la super forme. J’hésite à couper à un moment (la trace suit en parallèle une départemental qui amène à une autre départemental allant à Gap) mais devant retrousser chemin pour le faire, je continue sur ma lancé. Au début de l’ascension du 2nd col muletier (dans la forêt domaniale des Sauvas), je décide de faire une pause « petit déjeuner » pour manger ce qu’il me reste (hors riz/ sardine) car je sais que j’ai commencé son ascension en regardant le profil sur le GPS. Je me pose et sors mon téléphone du mode avion. Alors qu’on ne capte pas grand-chose, je reçois le message de Fred indiquant qu’on peut couper la portion avec les deux cols muletiers. Maintenant que c’est officiel, je ne vais pas me farcir le 2nd col. Check-up GPS, plusieurs km avant, je peux récupérer un chemin qui descend directement sur la départemental allant directement à La-Roche-des-Arnauds où nous devons récupérer la trace officielle selon les instructions de Fred. Hop, demi-tour. Il s’agit d’une belle descente en single sur sa majorité (je passe de 1320 à 880m d’altitude). Sur sa dernière partie, je suis à deux doigts de la correctionnelle. Je tape une pierre qui me déséquilibre mais je réussis à me rattraper (vive les réflexes de X années de VTT). Le bout de ligne droite sur la départemental me rappelle ce côté négatif de la province en route (se faire doubler par des semi-remorques roulant à 80/90). A La-Roche-des-Arnauds, arrêt boulangerie pour acheter un sandwich en fin de matinée qui fait office de petit déjeuner en soit. Il n’est pas top et j’ai donc du mal à le manger. Je repars en reprenant la trace. On reprend un peu de hauteur pour emprunter une route puis un chemin qui suit en parallèle la route de Gap. On finit par rouler le long du canal de Gap. Il doit être vers 11h et il fait bien chaud au soleil. Cette eau claire me donne envie d’en profiter. La présence d’une pierre plate en bord de fossé faisant office de marche naturel finit par me convaincre. C’est parti pour un lavage complet du bonhomme et de ses affaires. L’eau est glacée mais c’est parfait. Cette portion permet de traverser le gapençais tout en profitant du paysage. Sur une portion de route, je croise même Stéphane Tempier qui est le local de cette section. On reprend petit à petit de l’altitude pour remonter vers 1560m. On rejoint le col de Moissière où on récupère la route qui nous fait descendre au village de Chorges (870m d’altitude). Sur la partie entre la fin du canal de Gap et le col de Moissière, je profite d’une table de pique-nique pour manger mon combo sachet de riz/ sardine. Pendant mon repas, je rencontre mon dernier participant de la StP qui était parti le samedi. Quelques minutes de discussion et il reprend sa route. Je crois me souvenir que j’en profite pour faire une petite sieste car depuis ce matin, ce n’est vraiment par la forme. Je n’arrive pas à tenir une allure constante. Je roule énormément en dent de scie. Dans la descente vers Chorges, je croise à nouveau ce participant qui est en train de faire sa propre pause repas. A Chorges, je profite d’une boulangerie pour m’acheter un croque-monsieur et des petites douceurs. Quelques mètres plus loin, arrêt supérette pour une boisson fraiche et une glace mais je ne prends rien d’autre et là, j’ai encore été idiot car je vais le payer plus tard. Et ça repart direction le Lac de Serre-Ponçon et la fin de cette StP. Il doit me rester une centaine de kilomètre à faire mais côté D+, ce n’est pas la même car il doit rester au moins 2 500m. A la sortie de Chorges, on prend une côte afin d’éviter d’emprunter la nationale qui file tout droit vers le lac. Je suis totalement collé. Le participant du samedi me redouble et je fais l’effort pour rester dans sa roue. Ca me donne une source de motivation pour tenir un rythme que je te tiens sans difficulté particulière mais est-ce que c’était la meilleur solution ? Telle est la question. On finit par rejoindre la nationale afin d’emprunter le pont qui traverse le lac pour arriver à Savines-Le-Lac. Le plus mauvais souvenir de cette StP car le trafic est important et comme d’habitude, beaucoup d’automobilistes ne font aucun effort pour s’écarter un minimum. Heureusement que le collègue d’aventure (qui est un local) imprime un très gros rythme (on devait rouler dans les 40 km/h) pour expédier le plus rapidement possible cette traversée. On se quitte à Savines-le-Lac car il doit trouver de nouvelles plaquettes pour ses freins. On fait encore quelques km sur cette nationale mais Fred nous l’a fait quitter dès qu’il peut et heureusement puisque le trafic est important avec les vacanciers. Mes sensations sont toujours aussi mauvaises (les plus mauvaises des 10 jours) et je commence sérieusement à penser à couper la dernière partie (celle qui nous fait monter sur un col pour redescendre sur Risoul 1850 puis sur Guillestre). Après un dernier point carte et n’ayant plus la motivation pour ça (début du craquage mental), je décide de couper cette partie et de rejoindre directement Guillestre par la route des balcons de la Durance (la D994D précisément) pour ensuite monter sur Saint Véran et en finir. Cette jolie route ne représentant aucune difficulté va finir par m’achever. Plus les km défilent et moins j’ai d’énergie = le peu d’envie ou de motivation qui restaient s’envolent. Je décide de faire un point sur ma « situation » dans un arrêt de bus en finissant le croque-monsieur acheté plut tôt dans l’après-midi. Et là, c’est l’abandon (je reviens dessus après). Je préviens Fred par SMS de ma décision. Il m’appelle dans la foulée pour me remotiver en me disant d’attendre ceux qui sont derrière moi et de finir avec eux mais la tête a lâché et je reste sur ma décision. Direction la gare SNCF de Guillestre – Mont Dauphin pour prendre un TER qui m’emmène à Briançon. Diner au MacDo et je vais discuter une bonne heure avec une dame de ce type d’aventure (toujours un plaisir d’échanger) puis recherche d’un dernier spot pour la dernière nuit en extérieure.

Concernant ma décision d’abandon, plusieurs facteurs m’ont amené à la prendre. Aucun de ces facteurs pris individuellement ne m’aurait amené à cette dernière mais réuni, ça va l’entraîner. Ces facteurs sont :
- Un état de fatigue important couplé à une certaine lassitude ;
- Le fait que j’étais « programmé » il y a 48h que je devais en finir dans la soirée/ début de la nuit mais je voyais cette fin s’éloigner ;
- Si je poussais jusqu’à Saint Véran, ça serait un départ pour le chemin du retour que le lendemain mais avec un trajet étalé sur 2 jours alors que si je bâchais à cet instant, je savais que le lendemain soir, j’étais rentré chez moi ;
- Si j’étais sur Paris le lendemain soir, je pouvais me joindre à un diner prévu avec un groupe d’amis (je ne vous raconte pas l’impression d’agression la première demi-heure avec le bruit/ ambiance d’un restaurant parisien un soir d’été) ;
- N’ayant pas de comité d’accueil sur St Véran, je me disais que je n’avais pas d’intérêt à pousser jusqu’à là-haut car je n’allais voir personne pour partager cette arrivée (si j’avais su qu’Antoine y était, ça aurait pu me motiver). Attention, en écrivant cela, je n’émets aucun reproche vis-à-vis de Fred qui préfère rester un maximum auprès des participants au lieu de se rendre au village d’arrivé pour accueillir tous les participants ;
- Ayant failli abandonner le matin du 2ème jour à cause de ma malléole, depuis ce moment-là, je me disais que chaque km parcouru était un km bonus et j’avais eu la déconnexion que j’étais venu chercher. Je n’étais pas dans un sentiment de frustration comme l’année dernière sur mon abandon le matin du 3ème jour lors de ma seconde FD.

Je ne vous cache pas qu’aujourd’hui, je la regrette mais c’est comme ça. Finalement, ce sentiment de regret va être très rapidement présent mais il y a plus grave dans la vie.
Je pense que si j’avais réussi à retrouver un jeu d’écouteur pendant l’aventure, ça aurait joué sur les derniers jours puisque j’aurai pu me détacher de mes mauvaises sensations.
L’avantage d’avoir mis plusieurs mois à écrire ce compte rendu, c’est que j’ai eu le temps de repenser à ce périple. Mon principal axe d’amélioration est la gestion de mon alimentation et mon approvisionnement qui m’a clairement fait défaut sur les derniers jours.

Maintenant, puisque je poste cela en début d’année 2022, vous pouvez vous demander si j’ai des ultras au programme et si oui lesquels.
Je vous rassure, c’est prévu et toujours sur du offroad. Après avoir envisagé un temps une participation à une BTR ou à la Race Accros par exemple, j’ai finalement écarté les épreuves sur route pour l’instant. Ayant réalisé une sortie de plus de 360km en route fin août sur une journée, j’ai eu l’impression que la monotonie venait plus facilement qu’en offroad puisque nous n’avons pas ce changement de revêtement ou de trace (chemin large, single, etc.). La décision n’est pas encore arrêtée mais ça serait encore des épreuves françaises. Des participations en dehors du territoire national devrait arrivées en 2023 mais c’est toujours plus compliqué car avec ma pratique du cyclisme très large (compétition en XCO et en marathon, raid VTT et les ultras), c’est compliqué de satisfaire toutes les envies.
Au moment de la finalisation de ce CR, pour mes ultra de cet été, j’hésite avec le programme suivant :
- Refaire la StP (il faut bien aller voir St Véran)
- Faire le Tour du Massif Vosgien début juillet (la version VTT, 1000 km, 25 000 M d+, 7 jours max) puis enchaîner fin juillet sur la Ardennes Monster (évènement route, 1000 km, 18 000 m d+, 100h max).

Et pour un CR synthétique, on n’y est pas trop !!

Le retour matos (vélo et matériels)
Pour le vélo, en dehors de ma crevaison, je suis toujours satisfait de ce dernier et de la fiabilité du montage. On a aussi eu des conditions météos idéales ce qui limite les risques de casse. Mon seul sujet de réflexion actuel est le montage de prolongateur mais je suis plutôt axé sur un modèle « minimaliste ». Après conseil d’amie vététiste, acheter des chambres à air latex : même encombrement/ poids que mes chambres lights mais tout en étant plus résistante à la crevaison en cas de forte compression du pneu.
Côté matos électronique et autosuffisante en électricité : sur les derniers jours, je n’ai pas eu une gestion optimale de ma charge avec la succession de monté et donc un approvisionnement aléatoire car je n’ai pas tout de suite eu le réflexe de brancher en permanence ma batterie Gaol Zero Venture30 au moyeux dynamo. On continue à apprendre. Sur mes GPS, zéro souci avec mon Garmin 1000 Explore (et j’avais mon 1030 en secours si besoin). Pour l’éclairage, la frontale STOOTS est top donc je ne peux que vous la recommander. Même chose pour la Ravemen PR1600 avec sa télécommande déportée qui est très pratique pour gérer les différents modes d’éclairage tout en gardant la maîtrise du vélo. Les deux se complètent parfaitement sur les passages qui le nécessitent sans être obligé de les mettre en puissance maximale. Par ailleurs, quand on a l’habitude de rouler de nuit, par nuit claire et chemin non technique, la puissance minimale de la Ravemen en solo est suffisante et à ce moment-là, cette dernière propose plus de 30h d’éclairage.
Côté vêtements : certains ne m’ont pas servi mais je reste avec le même kit pour les prochaines épreuves. Avec cet ensemble, je peux faire face à toutes les situations et on peut rencontrer des conditions très différentes sur une traversée de France. Ma seule interrogation est de continuer ou pas à partir avec deux cuissards. Au-delà de la possibilité de pouvoir le changer d’un jour à l’autre et ainsi de laver le non porté, le second me permet de bien caler les affaires que j’ai dans la sacoche arrière. Ma seule recherche pour les mois à venir est de trouver un cuissard cargo que je peux supporter sur un ultra (ASSOS n’en faisant pas encore). Je veux m’en équiper pour augmenter la capacité d’emport en nourriture car je devais être en gestion par moment et que j’ai quand même quasiment perdu 10% de masse corporelle ce qui est énorme et signe d’une alimentation insuffisante. N’ayant pas la capacité de pédaler efficacement à la suite de gros repas, je dois suivre le principe d’un vrai repas journalier et de mander continuellement tout le reste de la journée (toutes les heures max) un mix salé/ sucré et plus ou moins consistant (fruits à coques mélangé à des M&M et du saucisson, bananes, chocolat, compote en gourde, croissant aux amandes, tartelettes, gaufrette, mars/ snickers). On rajoute à cela que nous allons avoir l’occasion d’acheter une voir deux fois par jour de la nourriture (sans quitter la trace), il faut dédier un volume significatif de stockage à la nourriture pour être serein et ce que je dois travailler.
Côté sacoche : elles ont toutes fait leur job et pas de reproche à leur faire. J’ai presque défini mon kit idéal. Je pense juste à changer ma sacoche se trouvant à l’avant par un modèle rectangulaire plutôt que cylindrique comme actuellement et avec un modèle « perso » pour y faire apporter quelques ajustements pratiques.
Côté kit couchage : pour l’instant, je ne l’ai pas pris en défaut donc c’est validé pour les prochaines épreuves.
Le retour sur l’épreuve
Je ne ferai pas de comparaison avec la French Divide.
La trace de Fred est top et elle sera parfaite en 2022 avec la revue des 300 derniers km (même si certaines parties sont déjà top et à garder). Si vous avez aimé la FD, vous pouvez partir sur la StP sans hésiter.
Mon gros point négatif a été la gestion de mon alimentation.
Sur la 2nd partie, je n’ai pas toujours bien géré mon approvisionnement en nourriture. J’ai eu quelques loupés. Par ailleurs, même si je sais éperdument qu’il faut manger régulièrement (des choses plus ou moins consistante), en repensant à l’épreuve en écrivant ce CR, je remarque que j’ai beaucoup de mal à manger quelque chose dont je n’ai pas envie alors qu’il faudrait que je le mange à un instant T. Je vais repousser cet instant au maximum (en espérant trouver quelque chose de plus propice) quitte à me mettre en difficulté sur le plan énergétique voir récupération (en sautant un repas avant de se coucher). Je n’arrive pas à me forcer. J’ai vraiment besoin du côté plaisir de la nourriture. Je n’arrive pas à la définir comme un acte fondamental qui peut-être dénué de tout effet « plaisir ».


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Tib » dim. mai 01, 2022 8:21 pm

Merci Philou pour ce long récit ! Passionnant.


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Lafoy » dim. mai 01, 2022 10:03 pm

Merci pour ce partage très enrichissant



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par edokoi » lun. mai 02, 2022 4:51 pm

Merci pour ce partage, le temps consacré à la rédaction déjà. Ton récit est vraiment immersif, et force le respect :respect: . C'est également très instructif, tes retours d'expérience, matériel, ressentis, stratégie alimentaire, dodo, etc... :geek:
Top ! Je te souhaite une bonne préparation pour les épreuves à venir cette année :occasion14:


En gravel, en Rapha et avec des tatouages, mais sans barbe :emo:

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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par smarties » lun. mai 02, 2022 5:13 pm

Merci pour ce récit, très intéressant à lire et immersif comme cela a été dit au dessus. Et un grand respect pour avoir quasi bouclé cette trace !



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par splitwee » lun. mai 02, 2022 6:31 pm

Alors moi, je dis respect pour le trip, et pour avoir pris le temps de taper tout ce recit, mais je suis direct découragé par la longueur des 2 messages... :lol:



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par machfive » lun. mai 02, 2022 11:29 pm

Merci Philou,tu es autant courageux sur un bike que devant ton clavier,chapeau bas !


"Donnez moi la force de changer ce qui peut être changé,d'accepter ce qui ne peut pas être changé,et la sagesse de faire la différence entre les deux"

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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par faber » mar. mai 03, 2022 9:09 am

Merci Philou pour ce récit précis et détaillé sous de nombreux aspects.

Ce qui est frappant, c'est le contraste entre les deux aventures parallèles, je veux dire celle d'une traversée de zones naturelles à vélo... et la quête perpétuelle (et déprimante) de supérettes, supermarchés, etc. J'imagine que dans une telle aventure, ces retours à la "civilisation" sont souhaitables, mais on ne peut pas s'empêcher de se demander à quoi une telle aventure pourrait ressembler s'il était possible de garantir l'autonomie alimentaire aux participants. On va me dire que cette recherche de bouffe et de spots pour dormir, font partie de l'aventure, mais je trouve que ça reste un mélange assez bizarre.



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Tib » mar. mai 03, 2022 9:33 am

La plupart du temps, ce sont des micro-supérettes, quand j'ai fait le tour de Millevaches l'an dernier la supérette la plus grande devait faire la surface de mon salon. Rien à voir avec un centre commercial de 5000 m². Et rien n'empêche de s'arrêter en boulangerie, simplement pour le transport c'est plus simple de viser des boîtes de conserve que des quiches dans des sachets papier.

Mais je confirme de ma minuscule expérience (3 jours seulement) que le simple fait de s'arrêter dans un espace de 100 m² avec des néons et des frigos fait bizarre quand tu viens de passer 5 ou 6 heures absolument seul en pleine nature. M'enfin faut bien manger...


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par nicolas3334 » mar. mai 03, 2022 3:01 pm

Merci Philou pour le partage :hello4:
J'ai passé une excellent moment à lire tout ca dans le détail. :hello2:
C'est exactement le type de CR que j'adore. :yo:



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par faber » mar. mai 03, 2022 3:51 pm

@polo66 a posé une semaine de RTT pour rédiger le sien :mrgreen:



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par polo66 » mar. mai 03, 2022 4:20 pm

faber a écrit :
mar. mai 03, 2022 3:51 pm
@polo66 a posé une semaine de RTT pour rédiger le sien :mrgreen:
J'en suis à 10 pages!



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Lafoy » mar. mai 03, 2022 5:12 pm

Pfouah, c est pour ça que l ai abandonné les épreuves longues, la flemme de raconter ça après :emo:



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Tib » mar. mai 03, 2022 5:50 pm

polo66 a écrit :
mar. mai 03, 2022 4:20 pm
J'en suis à 10 pages!
Tu t'es endormi le front posé sur la barre Espace ?


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par machfive » mar. mai 03, 2022 10:37 pm

Punaise que non vu (encore) cette rédaction !

Il y a une compète en cours ou quoi ? :shock:


"Donnez moi la force de changer ce qui peut être changé,d'accepter ce qui ne peut pas être changé,et la sagesse de faire la différence entre les deux"

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edokoi
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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par edokoi » dim. mai 08, 2022 6:52 pm

Avant de poursuivre l'allègement du Vagus, il va passer par une phase "petit bikepacking". Bien loin de faire les épreuves de Philou, Polo ou Tib :respect: :respect: :respect: Je fais office de petit poucet en participant au gravelman Auvergne d'environ 350 kms, J-5 de ma première "longue" distance. Vos différents récits m'ont aidé dans certains choix et "non-oublis" (j'ai même acheté des M&Ms :D )

C'est donc une découverte : des sacoches, du choix des affaires (avec pesée, on ne se refait pas), de leurs emplacements, et du roulage ainsi équipée :eek: car ce n'est pas si anodin dans le d+ et à la prise au vent... parfois frustrant aussi :? , il faut s'y habituer et gérer différemment.

Côté bagagerie / équipements :

- Sacoche de Top Tube Apidura Expédition 1L = 90 grs à vide
Modèle choisi pour sa forme et largeur moindre qui ne me gêne pas en danseuse, version "bolt on" car le cadre le permet et c'est plus épuré.
=> Contient principalement du ravitaillement à porter de main, mouchoirs,...

- Sacoche de cadre Topeak Midloader 4,5L = 292 grs à vide, environ 2 kg chargée
Un cadeau de 2021, bien trouvé, niveau dimensions c'est vraiment nickel sur ce cadre. Je l'utilise depuis un moment pour m'habituer, le seul défaut que je lui trouve est en cas de vent face-3/4. Etant souple, le vent soulève les rabats de zip et ça rend la sacoche "plus large" qui vient du coup peut venir frotter les genoux. Mais sous la pluie ça ne l'empêche pas de conserver les affaires au sec.
=> Contient la Power bank 10000 mAh + câbles, support de téléphone en secours du GPS, couverture de survie, mini pharmacie, crème solaire, lampe frontale, gel hydroalcoolique, crème chamois, mini-savon, manchettes/jambières/sous-gants, ravitos.

- Sacoche de selle Topeak Backloader 10L = 485 grs à vide, environ 3 kgs chargée
Pas la plus light, mais avec poche de compression étanche, filet-tendeur supérieur, et rapport qualité/prix top.
=> Pour les vêtements de rechange (dont 1 cuissard et les affaires + chaudes "hiver"), affaires d'hygiène (dentifrice, lessive,...), mini-couchage de secours (Bivyy + Sac soie) car je vise l'hôtel, ravitos du jour 2 (l'essentiel étant prévu dans mes poches), un plat lyophilisé de secours, complément d'outillage.

- Déport de porte-bidon Topeak = 15 grs avec les 2 vis à tête fraisée
Je n'ai monté que celui de la position vertical, car le bidon diagonal est juste assez bas pour la sacoche, juste assez haut pour que je puisse l'attraper en roulant, et de toutes façons ça ne passe pas avec les deux déports.

- Outillage : Porte-bidon Token (origine kompressor, qui se souvient ?! :lol: ) + Bidon boîte à outils Lezyne (avec CAA, 2 démonte-pneus, 1 cale de plaquette, 1 multi-outils CrankBrothers M20) = 493 grs :roll:
=> Je trouve le bidon Lezyne petit malgré son volume, je pensais pouvoir en mettre plus à cet endroit.

- Porte-pompe + Pompe Lezyne : 96 grs
=> Habituée à l'avoir dans une poche, pour le coup je suis contente d'avoir le support.


Image

Equipé complet tel que sur la photo (avec les 1,5L de boisson), ça annonce 15,9 kgs sur la balance :etudier:

Ce qui plombe pas mal : équipement "chaud étanche" (veste, gants, chaussettes, casquette) pour 613 grs, mais malgré la saison, du côté du Puy Mary on peut toujours avoir des surprises... :oops: Mon plat lyo fait 368 grs aussi, et les ravitos du jour 2 sont, je pense, "larges".


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par ubo » dim. mai 08, 2022 6:58 pm

Bon courage et bonne chance



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par splitwee » dim. mai 08, 2022 7:02 pm

Je n'arrive pas à voir si tu fais la version route ou gravel, mais a mon avis, tu prends 2x trop pour une épreuve si "courte".
Sauf si je passe à coté d'un truc, je pense que tu te charges avec trop de trucs "au cas où", pour une épreuve si courte. On a traversé les Alpes ou fait la Transmau Ultra avec bien moins que ca.
Par contre tu n'as pas de phare, tu comptes juste sur ta frontale?



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par edokoi » dim. mai 08, 2022 7:27 pm

Merci ubo :yo:
Version route, car je ne le sens pas encore version gravel sur cette distance. J'aurai l'occasion de faire la trace plus tard, on verra une prochaine fois.
"Trop" oui certainement, mais 2 fois trop... je ne sais pas :grattelatete: côté alimentaire j'ai pas mal, trop peur de manquer... Les équipements "chauds" sont obligatoires, côté cuissard c'est 150grs, et le reste je lave. Après c'est le Cantal, donc faut pas s'attendre à trouver grand chose non plus sur le trajet (ex pharmacie, ou de quoi chopper un truc pour dépanner). J'ai 100 grs de clés aussi, voiture/maison, déjà en version déjà allégées :lol:
Côté éclairage non, j'ai une O Light 800 Lumens qui va pas mal, même bien.


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par splitwee » dim. mai 08, 2022 7:49 pm

Sur route, c'est un poil différent (ta frontale merde, tu te fous dans la roue d'un autre et ca va), mais en VTT ou en Gravel, pour moi c'est 2 lampes obligées: si tu en as une qui merde, tu es vite en galère, et ca arrive régulièrement avec le froid, la pluie, etc...
Pour les fringues, j'aviserais en fonction de la météo au dernier moment, mais je pense que tu n'as pas soit pas besoin d'un 2eme change, soit pas besoin de lessive, si tu penses t'arreter à l'hotel. Et pour moi, sur une si courte distance, ca se fait sans soucis en non stop... Du coup tu enlèves un paquet de trucs de confort (et d'hygiène...:lol:) ...

Le plat lyophilisé de secours est typiquement le truc qui va t'alourdir pour rien selon moi. Après on est tous différents pour la bouffe...



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par polo66 » dim. mai 08, 2022 8:04 pm

Si c'est sur route tu pars bien trop chargée.
Pour 350 kms, ta sacoche de cadre et de top tube suffiront!



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par polo66 » dim. mai 08, 2022 8:05 pm

C'est une grosse journée de vélo en fait.



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Tib » dim. mai 08, 2022 9:16 pm

Hey les gars, zen. C'est sa première, elle ne sait pas comment elle va gérer. Si ça se trouve elle va mettre 3 jours. Vous, vous avionnez et votre set est au point, c'est un peu différent... et en tout cas pas comparable je pense.

Edokoi : 15 kg ça n'est pas si lourd pour une première. Tu feras ta propre expérience, on embarque ses peurs dans ses sacoches... à l'arrivée de l'aventure 1, tu vires ce dont tu ne t'es pas servi et tu ajoutes ce qui t'a manqué pour l'aventure 2, et ainsi de suite.

Pour moi, tu peux au moins virer le plat lyophilisé, le cuissard de rechange, le drap de soie. Ton gel hydro vient en doublon du savon, donc vire l'un des deux (perso je garderais un mini savon d'hôtel).

Comme dit plus haut, par sécurité je doublerais l'éclairage. Une simple frontale D4 de 300 lumens à 30€ depanne bien.

Garde tes fringues chaudes, j'ai fait la trace gravel l'an dernier et je me suis gelé.

Amuse-toi bien !


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par splitwee » lun. mai 09, 2022 12:28 am

Tu as raison Tib, Polo et moi on a surement un peu d'expérience, mais autant s'en servir, c'est à ca que servent les forums non? ;-)
Pour la bouffe, tu peux étudier la trace GPS et essayer d'estimer si tu passeras vers des superettes/pizzerias/ou autres réjouissances du genre, à des horaires auxquelles cela pourrait être ouvert. Ca a beau être le Cantal, en faisant 350km sur route, ca m'étonnerait que tu ne croises rien...

Pour le reste, moi je pars du principe que tout ce qui n'est pas obligatoire (dans le règlement ou dans ton fonctionnement), est inutile. Ca allège pas mal la mule, et tu gagneras quelques heures de selle... ;-)



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par edokoi » lun. mai 09, 2022 8:09 am

On n'a clairement pas les mêmes repères, vous êtes habitués des ultras et c'est top de profiter de vos expériences :P .
Perso je ne suis pas capable de tomber les 350kms / 7000m d+ dans la journée (et je ne sais même pas si c'est un objectif qui me plairait). Je ferai une pause sommeil, mais côté ravitos, connaissant le coin pour l'avoir souvent pratiqué (mais jamais à vélo justement), je ne vais pas beaucoup descendre le stock de réserve. :|
Néanmoins je vais revoir de plus près mes affaires pour alléger la "punition" sur la balance.


En gravel, en Rapha et avec des tatouages, mais sans barbe :emo:

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