Bikepacking & itinérance light

Ici c'est le coin des comptes rendus.
C'est bien beau de bricoler son vélo, il faut aussi rouler avec !
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porkiri
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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par porkiri » mar. avr. 19, 2022 1:44 pm

polo66 a écrit :
mar. avr. 19, 2022 11:57 am
J-4 avant le départ de l'Italy Divide.
15,2 kgs tout complet avec deux GPS, moyeu dynamo, 1,6l d'eau, une journée et demi de nourriture, de quoi dormir (duvet, drap et bivy mais pas de matelas).
Je pourrais essayer de passer sous les 15 mais en prenant des paris trop risqués (un GPS en moins, bourrer au max la sacoche de cadre et de selle pour virer celle de cintre).
Cette fois j'ai envie d'arriver au bout!

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super montage ! j'espère que tu iras au bout (et qu'on aura droit à un beau rex!).
la question a peut être déjà était posée ... tu peux nous expliquer le choix des jantes (qui ont l'air différentiées av/ar)?



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par polo66 » mar. avr. 19, 2022 2:55 pm

En fait j'ai récupéré la roue avant de mon route avec le moyeu dynamo!



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Lafoy » mar. avr. 19, 2022 3:00 pm

Impressionnant ce poids !
Amuse toi bien :hello2:



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par machfive » mar. avr. 19, 2022 4:51 pm

Tu pars en solo Polo ?


"Donnez moi la force de changer ce qui peut être changé,d'accepter ce qui ne peut pas être changé,et la sagesse de faire la différence entre les deux"

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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par polo66 » mar. avr. 19, 2022 4:54 pm

Oui!
Bon, j'ai finalement viré le second GPS et acheté un support pour mettre le téléphone sur la potence. Il me servira de GPS de secours.
100 grs de gagnés.



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Tib » mar. avr. 19, 2022 5:06 pm

Pas sûr que ce soit opportun, le guidage sur téléphone pompe pas mal d'énergie et je pense que 100 grammes ne change pas grand-chose sur ce type d'épreuve. M'enfin si tu y tiens...


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par polo66 » mar. avr. 19, 2022 5:12 pm

C'est surtout que le téléphone est plus pratique et l'écran plus grand que l'Etrex. Et puis avec la dynamo je recharge assez vite.
De toute manière, le but c'est de pas s'en servir.
Le gros point positif du téléphone, c'est le guidage via Google maps, plus optimisé que Garmin qui à chaque fois m'a fait faire des détours incohérents. Utile si je dois m'éloigner de la trace pour x raison.



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Tib » mar. avr. 19, 2022 5:29 pm

Ah OK, en effet vu comme ça...


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par splitwee » mar. avr. 19, 2022 5:41 pm

Tu n'as pas pensé à avoir une montre GPS avec la trace, en backup? C'est comme ca que je fais.
Ca n'empêche pas de sortir le téléphone au besoin si on doit dévier de la trace, mais ca reste exceptionnel...



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par polo66 » mar. avr. 19, 2022 5:44 pm

Ne faisant pas de CAP ni de randonnée, j'avoue que je n'en aurais qu'une utilité limitée.
Et autant j'aime les montres au quotidien, autant en vélo je ne supporte pas d'en avoir une au poignet!



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par machfive » mar. avr. 19, 2022 7:19 pm

Suite au programme prévu,tu pars pour combien de jours et pour environ quelle distance ?


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par polo66 » mar. avr. 19, 2022 7:55 pm

Le départ se fait de Pompeï samedi à 11h30 et l'arrivée au lac de garde 1260 kms plus loin.
J'espère arriver mercredi ce qui me laissera deux jours pour rentrer chez moi étant donné que je bosse le samedi à 05h00!



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Tib » mar. avr. 19, 2022 10:19 pm

Le fou.


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par machfive » mar. avr. 19, 2022 10:24 pm

T'es un ouf Polo,mais un comme on les aime bien sur ce forum :occasion14:


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Lafoy » mer. avr. 20, 2022 11:00 am

1260 kms et 22000 de dénivelé quand même !!!
Pas plat l Italie



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par polo66 » mer. avr. 20, 2022 11:25 am

Surtout qu'à la fin on se prend deux montées sèches de 1700 et 1500 de d+!!!
Après 1200 kms, ça va piquer!



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par machfive » mer. avr. 20, 2022 2:36 pm

polo66 a écrit :
mar. avr. 19, 2022 5:12 pm
Et puis avec la dynamo je recharge assez vite.
Ah je comprends ou tu trouves toute cette énergie :D


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Tib » mer. avr. 20, 2022 6:23 pm

A tout hasard, avant de publier une annonce, je vais sûrement mettre en vente une roue avant VTT Asterion XCR, moyeu dynamo SON noir au format Boost 15x110, fixation disque 6 trous, rayons CX Ray ligaturés, roue dont je me suis très peu servi (moins de 200 km). Je fournis gracieusement avec la connectique et la batterie tampon.

Si jamais ça intéresse quelqu'un ici, la suite en MP.


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par QuentinLL » jeu. avr. 21, 2022 1:18 pm

salut l'équipe
petit test de bikepacking autour de la maison pour tester le matos avant d'aller poser les roues plus loin

sacoches maison (sauf cette sous le tube diagonal, en cours de confection...) avec comme config de couchage :
- tarp dyneema
- bivvy light (optionnel, c'est un petit + de chaleur et évite les insectes sur la figure)
- matelas mousse (fiabilité)
- quilt 450g
- bulle de calage récupérée d'un colis pour faire oreiller

Le vélo :
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Le couchage :
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Le kiff à rouler :
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le vélo reste bien maniable, ça promet de belles virées montagne !



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Tib » jeu. avr. 21, 2022 1:46 pm

Salut Quentin, ton "autour de la maison" n'a décidément rien à voir avec le mien...

:sad:

Belles photos, merci !


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par QuentinLL » jeu. avr. 21, 2022 6:49 pm

C'est vrai que pour un bivouac afterwork et retour tôt le lendemain matin, y'a pire comme environnement :-)



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par polo66 » jeu. avr. 28, 2022 12:52 pm

Ça, c'est fait!



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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Tib » jeu. avr. 28, 2022 1:10 pm

Yeah !


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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par edokoi » jeu. avr. 28, 2022 1:13 pm

polo66 a écrit :
jeu. avr. 28, 2022 12:52 pm
Ça, c'est fait!
C'est ce qu'on appelle avoir l'esprit de synthèse ! ;)
Blague à part, je pense qu'on a tous hâte de lire ton CR :ugeek: :respect:


En gravel, en Rapha et avec des tatouages, mais sans barbe :emo:

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Re: Bikepacking & itinérance light

Message par Philou » dim. mai 01, 2022 7:19 pm

PARTIE 1
C’est parti pour un compte rendu sur la première édition de la Sea to Peak (StP).

Je ne vais pas faire un compte rendu dans le même style que la Gravienne car plus compliqué sur une dizaine de jours sans avoir pris de notes en cours et ça deviendrai redondant sur certaines parties au fil des jours.
Bon finalement, maintenant qu’il est écrit, on ne peut pas dire que j’ai fait court…. :lol:

Les stats
Jour 1 : départ à 6h35 / 243,06km / 3 654 m D+ / 13h39 de pédalage effectif / 17,8 km/h de moyenne / 17h26 de temps écoulé (mise en route garmin à l’arrêt bivouac)
Jour 2 : départ à 5h39 / 219,94km / 2 103 m D+ / 12h58 de pédalage effectif / 17 km/h de moyenne / 17h16 de temps écoulé
Jour 3 : départ à 5h55 / 230,57km / 1 706 m D+ / 13h04 de pédalage effectif / 17,6 km/h de moyenne / 16h55 de temps écoulé
Jour 4 : départ à 5h45 / 228,94km / 1 897 m D+ / 12h44 de pédalage effectif / 18 km/h de moyenne / 16h41 de temps écoulé
Jour 5 : départ à 5h41 / 199,63km / 3 742 m D+ / 12h42 de pédalage effectif / 15,7 km/h de moyenne / 17h24 de temps écoulé
Jour 6 : départ à 4h51 / 178,64km / 4 226 m D+ / 12h35 de pédalage effectif / 14,2 km/h de moyenne / 18h08 de temps écoulé
Jour 7 : départ à 5h56 / 202,15km / 3 691 m D+ / 12h44 de pédalage effectif / 15,9 km/h de moyenne / 18h31 de temps écoulé
Jour 8 : départ à 6h41 / 184,64km / 2 406 m D+ / 11h19 de pédalage effectif / 16,3 km/h de moyenne / 16h05 de temps écoulé
Jour 9 : départ à 6h37 / 153,69km / 4 351 m D+ / 11h49 de pédalage effectif / 13 km/h de moyenne / 18h28 de temps écoulé
Jour 10 : départ à 6h47 / 117,45km / 1 999 m D+ / 7H07 de pédalage effectif / 16,5 km/h de moyenne / 12h06 de temps écoulé

Les jours d’épreuves
Jour 1 : départ de la pointe de Corsen avec les 10 partants de la vague du dimanche (36 partants pour le départ du samedi). On se retrouve rapidement à 6 devant (David, Andy, Alexandre, Antoine, Olivier et moi). Les km défilent en papotant, les débuts d’ultra sont toujours super sympa car on échange sur nos expériences passées, on regarde les set up des autres et discutons dessus. Mention spéciale à l’Edelbikes d’Alexandre dans son bleu magnifique et toutes ses sacoches réalisées par lui-même. Indéniablement le plus beau vélo de cette édition. La campagne bretonne est belle tout en étant légèrement vallonée ce qui empêche toute monotonie. Le groupe se réduit petit à petit selon les arrêts de chacun et je finis par laisser partir David, Andy et Alexandre car ils sont plus rapides que moi en monté (je vais bien ressortir sur cette édition mon manque de D+ sur le premier semestre à la suite de ma reprise post-blessure). Je ne les reverrai pas (sauf Andy lors du trajet de bus entre Briançon et Grenoble). J’essaye de gérer au mieux mon effort tout en m’hydratant correctement pour éviter un coup de chaud car le thermomètre va grimper aujourd’hui et nos corps ne sont pas habitués à cette dernière au regard des conditions météos des dernières semaines. Objectif qui ne sera pas totalement remplit même si j’identifie de plus en plus tôt les signes de ce dernier et donc le maîtrise de mieux en mieux. Je fais une pause déjeuner vers 13/14h de mémoire à Landelau près d’un cimetière car il y a un coin d’ombre frais. Ca me permet de donner un léger répit à mon corps niveau température. Les sensations sont bonnes sauf dans les côtes où j’ai l’impression d’être collé. Je vais faire un nouvel arrêt un peu plus tard pour une micro sieste lorsque je passe près d’un ruisseau et d’une zone ombragée avec un léger vent pour bien récupérer du ptit coup de chaud ressenti pendant ma pause déjeuner. Les kilomètres défilent avec les paysages variés de la Bretagne qui sont très jolies (1er fois que je fais du vélo dans cette région). Au cours de la journée, je double ou me fait doubler par mes compagnons d’aventure des prochains jours (Antoine, Olivier et Matéo). En 2nd partie de l’après-midi, j’ai totalement récupéré de mon coup de chaud. Je peux donc de nouveau rouler à un bon rythme ce qui a été idiot car je vais m’en prendre un second avant d’arriver à Quimperlé. Il n’arrive pas au bon moment car j’ai prévu d’y trouver à diner. En rentrant dans le village (vers 19h/ 19h30), je croise des personnes portant un sac en carton et sac en carton = street food ce qui est parfait en programme alimentaire (gras, riche et rapide en service). J’y trouve un restaurant qui y fait burger ce qui est parfait. Le début du repas va être compliqué car je n’arrive pas à m’alimenter : les frites passent mais dès que je croque dans le burger, je ne suis vraiment pas bien et je crains de faire un malaise vagal (vive l’effet d’expérience). Je décide de me mouiller la tête et ça me fait un bien fou. Finalement, j’arriverai à avaler mon repas intégralement en prenant mon temps et en me mouillant deux fois la tête. Au début du repas, j’ai été rejoint par Matéo (on verra passer Olivier). On repartira ensemble direction la fin de la trace de la 1ère section qui est sur la plage de Pen Er Malo. On a l’intention d’y passer la nuit. Les km défilent plus facilement avec la descente des températures. On y arrive vers 22h (après avoir profité quelques km avant d’un ravitaillement sauvage organisé par un ancien participant d’une GTB en se gavant de melon principalement. J’apprécie de manger du melon ou de la pastèque lors des journées très chaudes mais ce n’est pas ce qu’il y a de plus pratique à transporter si on ne peut pas le manger en une fois. Sur cette fin de trace, on y retrouve Antoine et Olivier qui sont en train de finir de diner. Ils ont prévu de commencer la 2nd section de 15/20 km pour atteindre la ville de Quéven où il y a un complexe sportif (on espère y trouver de quoi se poser et un point d’eau). Avec Matéo, on décide de repartir avec eux. On profite de la nuit (j’adore rouler de nuit) tout en discutant (ces moments sont tellement hors du temps). On perdra Antoine en cours de chemin sur casse de chaîne mais il nous rejoindra sur le post bivouac. Pour le bivouac, le complexe sportif étant fermé, on se rabat sur le cimetière. On y passera la nuit avec Olivier et Antoine (Matéo préfère l’option sas de banque). C’est sur cette fin de journée que ma douleur à la malléole apparait. Au bivouac, elle est légèrement gonflée et rouge. Matéo me donnera un peu de crème anti-inflammatoire. Dodo un peu avant minuit pour une première nuit de 5h (le réveil est réglé sur 5h ce qui sera la norme en début de StP).

Jour 2 : Le matin, on part un peu chacun de notre côté lorsqu’on est prêt et à notre rythme. La douleur à la malléole va se développer au cours de la matinée ce qui va me miner le moral. Je suis dégouté de subir une blessure au départ d’un ultra deux années de suite… Je vais perdre pas mal de temps ce jour-là le matin en raison d’une multiplication d’arrêts. Au cours d’un, j’enlève ma chaussette pour constater les dégâts : la malléole a nettement gonflé (plus d’hésitation maintenant), elle est bien rouge et douloureuse au touchée. Vers 11h, je serai à 2 doigts d’abandonner. J’ai de plus en plus mal malgré un terrain qui n’est pas chaotique. Je me dis que ça sera ingérable ultérieurement et j’ai surtout peur de me blesser plus gravement. Je n’ai pas envie de repartir sur 3 mois sans sport comme l’année dernière après la blessure sur la FD. Je me dis également que ça va être compliqué de trouver une pharmacie ouverte un lundi sans trop m’éloigner de la trace pour y acheter de la crème anti-inflammatoire. Je décide donc d’abandonner et de rejoindre la gare la plus proche pour rentrer sur Paris. Je fais un point carte et la gare la plus proche se trouve à une quarantaine de km dans le sens de la trace. Je décide donc de continuer sur cette dernière en me disant que ça va me laisser du temps pour voir comment ça évolue. A 13H15, après un arrêt boulangerie, en repartant, la trace passe devant une pharmacie qui ouvre le lundi à 14h. Je décide d’attendre l’ouverture en avançant ma pose sieste. Après achat où la vendeuse me dit de faire une radio après 3 jours si j’ai toujours mal (LOL) et une dose significative d’appliqué, je repars. La crème va très rapidement me soulager : hors terrain accidenté ou pédalage en danseuse (ce qui est rare sur un ultra), le mouvement de pédalage n’est plus douloureux. Je peux enfin reprendre un bon rythme. Les km défilant, je me fixe comme objectif d’atteindre le CP1. A ce moment-là, j’estime mon heure d’arrivé vers 23h. En fin d’apm (vers 18h de mémoire), nous traversons Rochefort-en-Terre où j’en profite pour refaire le plein de nourriture car le village est touristique (= boutiques ouvertes le lundi). Je m’achète 1 (ou 2) Kouign-Amann (mais j’aurais dû en prendre plus), un panini à consommer pendant le trajet et une glace pour me rafraichir (car à vouloir tenir mon objectif, le rythme est quand même soutenu depuis le début d’apm et il fait toujours chaud). Pour l’anecdote, à l’entrée du village, j’ai croisé une pharmacie et c’est la seule autre pharmacie que j’ai vu sur la trace depuis celle où j’ai acheté la crème. Ceci montre bien qu’il ne faut jamais remettre à plus tard sur un ultra. Le dernier quart de la trace (du jour) sera très roulant car nous suivons d’abord la Vilaine (sur l’ancien chemin de halage qui a été stabilisé) puis nous traverserons la forêt domaniale du Gâvre sur des pistes larges permettant de maintenir un rythme soutenu (toujours au-dessus de 20km et en moyenne, dans les 22km/h). Lors de la traversé de la forêt (de nuit), je commence à voir au loin une lumière d’un autre participant ce qui me motivera à maintenir le rythme (la fatigue commençant à se faire sentir) pour le rejoindre. Il s’agit de Matéo que j’aurai le plaisir de rejoindre quelques km avant l’arrivé à Blain où se situe le CP1. On finira ces quelques km ensemble en discutant et en déroulant ce qui est top pour une fin de journée. Au CP1, nous retrouvons Olivier, Antoine et l’organisation/ équipe média (Fred et Louis). Le CP1 se situe au cycle Riflet où nous pouvons nous restaurer de galette saucisse (une seule me suffira ayant mangé plus tôt dans la soirée la moitié de mon panini et les Kouign-Amann) tout en discutant tous ensemble. Nous pouvons également prendre une douche car il y a un ensemble sanitaire à quelques dizaines de mètre ce qui est top. Je vais y dormir et me mettant derrière le camion des cycles Riflet pour ne pas subir la lumière d’un lampadaire. Je suis sur une allée en gravier mais ça passe nickel avec le matelas gonflable.
On peut considérer que le CP1 marque notre sortie de la Bretagne que je découvrais côté deux roues. Nous y avons emprunté des chemins que je ne m’attendais pas à rencontrer (très caillouteux), de très beaux enchaînements de single et vu de magnifiques paysages. Je sais que je reviendrai rouler en Bretagne (je devais faire la GTB initialement) car la région se prête au cyclisme.

Jour 3 : à partir du CP1, nous entamons une phase de transition qui va nous mener jusqu’à Poitiers. Cette dernière s’annonce monotone car relativement plat. Au cours de cette journée, je vais commencer à reprendre les premiers participants du samedi. Le début de la trace est sympa avec la traversé du Berry. On y longe quelques étangs/lacs. C’est très joli. Ça permet de casser la monotonie de la trace car elle est relativement plate. Ca va durer jusqu’à Saint-Mars-La Jaille. Passé ce village, nous allons rencontrer de long bout droit dans un paysage de plus en plus agricole. On a mis le cap à l’Est et bien sûr, on subit un léger vent défavorable. Heureusement que la pluie a cessé 3/ 4 jours avant le départ et qu’il fait beau car ces chemins humides auraient été très chiant. Sachant que j’allais rouler souvent en solo, pour la 1ère fois, j’avais pris avec moi une paire d’écouteur pour écouter de la musique en roulant. En début de matinée, quand la lassitude a commencé à me gagner, j’ai écouté pour la première fois de la musique sur un ultra (même le reste de l’année, je roule toujours sans musique). Et ben, ça fait toute la différence. Au lieu de regarder toutes les 5 minutes son GPS, on va se mettre dans sa playlist et totalement se détacher de son effort, de son pédalage. Ca devient un automatisme comme si on était un robot. A ce moment-là, je ne pensais qu’à écouter de la musique mais comme discuté avec d’autres participants, on peut aussi écouter des podcasts pour varier les plaisirs. Les km défilent enfin normalement. Mon corps a pris ses réflexes d’ultra car je peux facilement concilier effort physique et digestion (sans subir cette dernière) tant que je ne fais pas n’importe quoi sur mon alimentation (comme en Auvergne !!). Au cours de cette phase de transition, il fait toujours aussi chaud et la recherche d’eau n’est pas la plus simple. Et on ne parle pas de la nourriture où quand on a l’occasion de s’en acheter, il ne faut pas la louper. Attention, quand j’indique ceci, c’est quand on ne quitte jamais la trace pour se ravitailler et qu’on ne compte que sur les commerces rencontrés sur cette dernière. On peut facilement passer 1h30 à 2h sans croiser le moindre cimetière ou seulement quelques habitations (avec peu ou pas de personne puisque nous sommes en semaine). Dans ces moments-là, mes 1,5L d’eau (2 bidons) sont une réserve qu’il faut bien gérer. Sur les ultras, ma règle est simple (et quel que soit les conditions météorologiques) : dès qu’un bidon est vide, à la première occasion de refaire le plein, je le fais. Par ailleurs, quand il fait chaud, j’en profite toujours pour me rincer/ m’arroser. Je me rince toujours le visage à chaque arrêt pour enlever la transpiration et ainsi éliminer les risques d’irritation au niveau des appuis du casque. Les bras et les jambes y passent également quand il fait très chaud ou en fin de journée pour me décrasser au cas où je n’ai pas la possibilité de prendre une douche. Quand il fait très chaud, le maillot et le cuissard au niveau des cuisses y passent également. Cette tactique me permet de me rafraîchir régulièrement en m’évitant un éventuel coup de chaud (mais ça reste consommateur de temps car c’est à chaque fois au moins 10 min d’arrêt et mis bout-à-bout, ça fait pas mal de temps en fin de journée les jours de forte chaleur, c’est un mal pour un bien). Par contre, à l’inverse d’autres concurrents, je ne mets jamais intégralement dans une fontaine pour ne pas repartir avec la peau de chamois trempé et ainsi éviter tout risque d’irritation. Au cours de l’apm, j’ai failli être à court d’eau. Après une longue section en forêt (une belle ligne droite), il ne me reste plus qu’un tiers de bidon et il n’y a rien à l’horizon pour refaire le plein. Il fait toujours aussi chaud et je ne veux pas me priver d’hydratation car dans ces moments-là, c’est les tendons qui vont subir en premier. La chance me sourit car on débouche sur un hameau et je voie une femme qui guette mon arrivé car elle me propose d’office de l’eau. Merci aux copains qui sont passés avant et qui lui avait dit qu’il y avait encore du monde derrière. En fin de journée (vers 20H de mémoire), j’arrive à Thouars. J’ai prévu d’y refaire le plein d’eau et d’y trouver un truc rapide pour y diner. On longe le Thouet. Au bord de ce dernier, s’y trouve un restaurant où je retrouve mes compagnons de route habituel à table (Antoine et Olivier accompagné d’une féminine partie le samedi). J’hésite à me joindre à eux car pendant qu’on discute, leurs plats viennent d’arriver : j’ai envie d’être sûr de repartir avec eux pour rouler avec un peu de monde (grosse journée solo) ou de profiter du restaurant pour faire un vrai repas. Je choisis finalement cette option quand ils me disent que le restaurant sert rapidement (ce qui sera le cas car ils vont nous servir en priorité par rapport à d’autres tables, merci à eux). Matéo va nous rejoindre au cours du repas. On repart à trois avec Antoine et Olivier (Matéo ayant décidé de prendre son temps). Fred nous a gâté car la remonté dans Thouars se fait via une énorme patate à monter. A froid et avec le repas dans le ventre, c’est un véritable plaisir… Thouars a de très jolis bâtiments dont le château des ducs de la Trémoille et la trace nous offre de très beaux points de vue sur ces derniers. On profite de la fin de journée en roulant tous les trois. Ces moments sont ceux que je préfère. Les levées et les couchées de soleil sont les instants qui nous offrent les plus belle ambiances/ jeu de lumière. On a comme objectif un cimetière qui se trouve en bord de trace (sauf si on trouve un truc plus chouette avant mais on sait qu’on a cette solution au cas où). On l’atteindra vers 22H30/23H. C’est déjà ma 2ème nuit en cimetière mais ça sera aussi ma dernière.
Ils nous restent alors une soixantaine de km à réaliser pour relier le CP2 à Poitiers chez le copain Philippe.
Au cours de cette journée, on a emprunté une section encore assez boueuse (avec des beaux passages profond et non évitable). Heureusement qu’on passe cette zone après plusieurs jours de fortes chaleurs car ça aurait été un sacré chantier sinon. A ce moment-là, je roule avec mes écouteurs et le téléphone est coincé dans le foodpoch (mes poches sont pleines de nourritures). Lors d’un passage boueux, je les enlève et les coince dans le foodpoch, quand je repars, j’oublie de les remettre, j’entends un clic clic et je me dis : « mais c’est quoi ce bruit venant de la roue avant, je baisse la tête et je voie un de mes écouteurs prendre son indépendance… ». RIP mes écouteurs et je n’arriverai pas à en trouver d’autre au cours de l’épreuve (prise USB-C uniquement sur mon téléphone). Après, je ne vais pas toujours y penser pendant mes arrêts car je suis généralement trop focalisé sur la nourriture. Cette perte aura des conséquences ultérieures.


Jour 4 : comme à notre habitude, on repart chacun de notre côté le matin mais juste avec quelques minutes de différence selon son rythme de préparation. On va vite se retrouver et rouler tous les 3 jusqu’en début de matinée. Le terrain est toujours aussi « plat » mais il faut qu’on en profite car ça va bientôt changer après Poitiers. En pleine campagne, nous allons passer à côté de la féminine croisée à Thouars (je n’arrive pas à me souvenir de son prénom). Elle dort au bord d’un chemin en plein milieux des champs. J’ai beau réussir à dormir dans des endroits bizarres, ça, je n’arrive pas à le faire. Je recherche toujours un avantage dans mon spot pour la nuit : un toit, un point d’eau à proximité par exemple. Je quitte mes compagnons de route car ils s’arrêtent à la seule épicerie (et même commerce) qu’on croise. Grâce à la Gravienne, j’ai un peu en tête la topographie locale et par rapport au km restant avant le CP2, je sais qu’il me reste 1/1h30 pour l’atteindre et je compte sur le côté restauration de la Cyclerie pour faire un bon repas puisque je devrais y être vers 11h. Pas de chance, son côté restauration s’est fait dévaliser la veille par les participants de la vague du samedi. Il attend sa livraison d’ici 30/45 min ce qui ne m’arrange pas côté timing mais je décide quand même de l’attendre. Je profite de ce temps pour laver mes vêtements dans le lavabo (et ouais, je fais un peu comme chez moi) et je finis par décider de changer de selle. La selle que j’avais validé (une Fabric) lors de la Gravienne commence à me fait souffrir depuis la veille. Pas un problème d’irritation (je n’en ai aucune, j’ai trouvé la solution parfaite pour éviter ce type de désagrément avec le combo crème assos la journée et une application de cicaplast avant de se coucher en prévention) mais un phénomène de pincement des chairs au niveau des zones d’appui. J’ai la chance que Philippe ait en stock une C13 carved en 143mm de largeur que je prends. Je ne fais pas ce choix au hasard car j’ai roulé sur mes FD avec la C15 (même largeur mais rails aciers au lieu du carbone pour la C13) et c’est un véritable canapé. En plus, la version évidée est très souple donc elle apporte un vrai plus côté confort sur les chocs où on est assis sur le vélo. Je ne profite pas de ce temps pour faire des courses car après Poitiers, on doit traverser Chauvigny donc je compte refaire le plein de provision à ce moment-là pour la soirée. Comme d’habitude, au CP2, on se retrouve avec Antoine, Olivier et Matéo. Ils repartent tous avant moi car je vais finalement passer 1h30 à 2h au CP. Quand on repart de Poitiers, on sait qu’ils nous restent une soixantaine de km relativement roulant/ plat avant de commencer à retrouver un terrain plus vallonné et le profil ne sera que crescendo jusqu’au point haut du Massif Central (mais ça ne se calmera pas avant la dolcevita dans plusieurs centaines de km). Je rattrape Matéo quelques km après Poitiers et on va rouler ensemble. Nous allons rattraper également Olivier avant Chauvigny. On y arrive ensemble. J’en profite pour refaire le plein de provision comme prévu. Après Chauvigny, je rattraperai de nouveau Olivier puis Matéo. Ça sera la dernière fois que je les verrai. On va progressivement rencontrer un paysage de plus en plus vallonée ce qui est agréable après les deux derniers jours. L’objectif du jour est de finir la section qui arrive à Dun Le Palestel.
Après une longue ligne droite sur une départementale (la D10), on arrive à Saint-Benoît-du-Sault. Il s’y trouve un Super U mais j’arrive dans le village à 19h35 donc je ne le tente même pas. Il s’y trouve un camion à pizza mais avec 2h d’attente, comment dire que c’est mort pour en faire mon diner. Je fais le tour du village mais il n’y a rien d’autre de rapide pour manger donc je décide de continuer ma route. Je vais manger ce que j’ai dans les poches et je ferai un vrai repas avant de me coucher (ça sera donc salade en boite avec une boîte de sardine). Peu après le village, je rattrape deux participants du samedi. Nous allons rouler ensemble jusqu’à Dun Le Pastel sur un bon rythme tout en discutant. On échange sur nos expériences passées et l’un des deux m’a fait rêver : pour son premier ultra en bikepacking, il a directement fait la Silk Road !! On arrive à Dun Le Pastel en début de soirée (vers les 21h30 je dirai de mémoire). C’est dommage d’arriver si tard car c’est un village avec beaucoup de commerces et je vais repartir avant leur ouverture. On avance dans ce dernier et on y voit au moins deux spots pour se poser pour la nuit si au cas où le camping du village n’est pas assez bien. On va au camping qui se trouve un peu en dehors de ce dernier. Quand on y arrive, je sens qu’il est fait plus froid et plus humide. Je décide d’y prendre ma douche, d’y faire le plein d’eau et de remonter au village. Mes deux compagnons décident de s’y poser (il y a déjà plusieurs autres participants du samedi) mais je ne préfère pas car je crains d’avoir mes affaires humides au réveil avec l’humidité que je ressens alors qu’il n’est que 22h. Les deux spots du village sont : la halle du marché (spacieux mais trop éclairé et au milieu du village avec les principales routes autour) ou les préaux de l’école qui se trouvent de chaque côté de la mairie (espace reculé et sombre). Le préau a donc ma préférence. En plus, ce dernier étant entouré de pierres (sol et trois murs), il y fait très bon car ces dernières restituent la chaleur de la journée (le soleil ayant chauffé les pierres). Le spot aurait pu être royal car il y a les WC de l’école mais ces derniers ont bien été fermés. J’y dîne en préparant mon bivouac. Pour l’anecdote, je vais jeter mes couverts avec mes déchets mais je ne le verrai que le lendemain…
Lors de cette journée, on traverse des paysages viticoles et un moment, en plein milieu, on est passé à côté d’un cimetière de 4L et de vieilles Peugeot principalement. Les amateurs de ces vieilles dames seraient contents d’y venir à mon avis.

Jour 5 : grosse journée en perspective car je souhaite faire sur la journée la section entre Dun Le Pastel et Pontgibaud. C’est quand même un morceau à 200 km et presque 3800 m de D+. En partant de Dun Le Pastel, on prend la direction de Guéret (on passera juste au-dessus) et ayant plusieurs Granit Montana à mon actif (même si Ambazac n’est pas à côté, on retrouve la même typologie de terrain), là, je sais qu’on rentre dans le vif du sujet. Le plat est une histoire ancienne. Je ne suis pas super serein côté nourriture car il ne me reste pas des tonnes de chose à manger (surtout après le « petit-déjeuner » qui consiste en ma dernière banane et une pompote). Et à l’heure de mon départ, tous les commerces sont encore fermés et généralement, sur ce type d’épreuve, quand une trace finit dans un village « important », il est rare qu’on passe rapidement de nouveau dans une localité avec beaucoup de commerce. Il devait me rester une salade en conserve mais pas super envie de manger ça dès le matin. En écrivant ce compte rendu, plus j’y réfléchis, et plus je me dis que j’achèterai moins ce type de salade sur les parcours car je ne suis pas assez « amateur » finalement pour les manger par moment quand c’est nécessaire. Dès le départ de la trace, on enchaîne les montés et en début de matinée, j’arrive vers Guéret. Sur la belle côte à proximité, je vois Louis et Fred. Fred me confirme qu’il n’y aura pas de commerce à court terme sauf à faire un détour dans Guéret (4km A/R et 200 m D+ à remonter de mémoire). Je décide de continuer sur la trace et espère avoir un peu de chance sur ce coup-là. Un peu après cette montée, Fred nous fait redescendre par une piste de bikepark. C’est fun mais je me calme après avoir entendu plusieurs fois mes jantes chantées sous les impacts. Je n’ai pas envie de tenter la casse matérielle. Les km défilent et pas de commerce à l’horizon. Même le ravitaillement en eau est compliqué. La majorité des hameaux traversées n’ont même pas de cimetière et on n’y voit pas grand monde. Dans un village, je trouve enfin un cimetière, j’en profite pour faire le plein d’eau mais côté nourriture, mes réserves sont très basses (il était 10h passé et je n’avais toujours pas pu faire un premier vrai repas). J’y vois un panneau relai poste qui me donne de faux espoir car j’espère qu’il s’agit d’un commerce multi-services. Mais ça ne fait que poste. Lorsque je repartais du cimetière, je croise Antoine, on discute en partageant nos problématiques du moment. Il a prévu de faire une pause repas et me propose de la partager avec lui. Ça sera finalement un échange de service car il a perdu son cable permettant de recharger son GPS. Je lui donne mon câble de secours. J’y grignote quelques bricoles : je n’ai pas envie d’abuser sur la quantité et par ailleurs, je ne suis pas plus fan que ça de son ravitaillement. Même si je sais que je dois m’alimenter, je n’arrive pas à me forcer à manger quelque chose que j’apprécie moyennement. Mais la chance me sourit car une heure plus tard (environ), on traverse un village (SARDENT pour être exact) où se trouve une épicerie (pour ceux qui auront suivi l’épreuve sur les réseaux sociaux, c’est la photo où je suis assis par terre à manger mes pâtes devant un Vival). Arrêt direct pour refaire les stocks de nourriture. Le magasin propose même des plats préparés et le gérant a un micro-onde à disposition : c’est nickel pour le plat de pâte à la carbonara qui me faisait de l’œil (mais je pense que je l’aurai même mangé froid). J’y retrouve Louis et Fred ainsi qu’Antoine qui arrive un peu après moi (d’autres participants arriveront le temps de mon repas). Comme on se dit avec les autres, ça doit être le seul commerce alimentaire à la ronde car beaucoup de gens y passe faire leurs emplettes. En tout cas, il propose tout ce dont j’ai besoin pour refaire le plein de nourriture (je repars avec les sacoches et poches pleines donc de quoi tenir 24h plus ou moins…). En tout cas, il ne fallait pas louper l’occasion car sur les 200km de la section (en dehors des villes de départ et d’arrivé), de mémoire, on n’aura croisé que trois épiceries/ supérettes (la 2nd n’étant que quelques km plus loin et je vais passer devant après 13h donc elle était fermée et la 3ème en fin d’après-midi à la Courtine). Quand on y pense, ce n’est guère étonnant car on commence à être dans la diagonale du vide. Le reste de la journée défile avec les km qui vont avec : les paysages sont magnifiques, densité de population très faible, traversé du plateau des milles vaches, haut plateau de Corrèze, lac de Vassivière avec un très joli single (je vais hésiter à y piquer une tête mais je suis tellement focalisé sur l’idée d’avancer que je ne m’arrête pas), contournement du camp militaire de la Courtine et traversé de la ville du même nom (atmosphère un peu bizarre lors de cette traversée). Au cours de la journée, on va monter progressivement en altitude et finalement naviguer entre 800 et 1100m dans l’apm/ soirée. Ca sera finalement notre altitude minimale au cours des prochains jours. La recherche d’eau est toujours autant un défi mais c’est aussi propice à des échanges agréables. Dans l’après-midi et alors que mon eau diminue à vue d’œil, je traverse un hameau (8 habitants à l’année, il s’agit de Paillier) et je profite de la visite de la chapelle par un voyageur pour demander de l’eau. Il s’en suivra un échange sur le trip et les changements de vie de 10/15 min avec le visiteur et la guide habitant le hameau. Il fait toujours aussi beau mais avec l’altitude atteinte, la chaleur est moins écrasante. En fin d’après-midi (vers 16/17H), au début du contournement du camp militaire de la Courtine, Antoine me rejoint. On fait toute la portion sur la D982 ensemble. On profite d’une boulangerie en face de l’entrée du camp pour faire une pause repas « light (deux viennoiseries dont un éclair pour moi). On repart ensemble mais dans la longue côte qui suit, je suis collé : jambes coupées et le repas sur l’estomac n’aide pas. Antoine montant sur un bon rythme, je suis obligé de le laisser partir. Nous avons le même objectif d’atteindre la fin de la trace sur cette journée à Pontgibaud. A ce moment-là, j’estime mon arrivée vers 22/23h surtout si les jambes ne se remettent pas en route (et en raison de la topographie rencontrée depuis le matin). Retour à la routine : km qui défilent, grignotage plus ou moins conséquent régulier, observation des villages traversés pour voir s’il y a de quoi y faire un repas rapide mais comme d’hab, on ne croise pas grand-chose voir rien. Les jambes vont finir par revenir + l’envie d’atteindre mon objectif me permettent d’avancer sur un bon rythme. La fin de la section devient plus roulante même si ça reste vallonnée, nous ne rencontrons plus de grosse côte ce qui permet de maintenir le rythme sans difficulté. En fin de journée, je sais que j’ai trois participants de la vague du samedi quelques km devant ce qui me motive à bien rouler : l’objectif est de les rejoindre afin de passer les derniers km ensemble à discuter. On va le faire sur la dernière heure.
De mémoire, je dirai qu’on arrive à Pontgibaud vers 20H30/ 21H. Après un tour du village, on jette notre dévolue sur une pizzeria. Antoine nous rejoint environ 30 minutes après notre arrivé et on est super content d’avoir atteint notre objectif.
Etant arrivé tôt, j’ai hésité à repartir sans faire la pause pizza mais j’ai peur de me retrouver en pleine pampa pour la nuit sans spot pour se poser alors que là, j’ai un repas assuré et le camping du village pour m’accueillir donc je décide d’y rester pour la nuit et c’est l’occasion de manger ensemble ainsi qu’avec Fred qui nous a rejoint. A ce moment-là, je me dis qu’au pire, je vais me coucher tôt (ce qui ne sera pas le cas finalement) et que je lèverai plus tôt demain (réveil 4h au lieu du 5h habituel). On dîne au bord de La Sioule.
Lors du diner, on s’est mis d’accord avec Antoine pour l’heure du réveil commun à 4h.
Une bonne douche au camping et je décide d’aller me poser sur la terrasse couverte de l’accueil du camping. Ce dernier étant au bord de La Sioule, j’ai peur d’une nuit fraiche et d’un réveil humide alors que là, je suis tranquille et j’ai même une prise électrique donc c’est grand luxe.
Il y a une grosse différence entre le temps de roulage et le temps écoulé car il est pris en compte dedans le temps de l’attente et du diner avec les autres participants.

Jour 6 : au réveil, on sent qu’on est monté en altitude car il fait plus frais. Je range mes ptits affaires tout en mangeant quelques bricoles pour ne pas partir à jeun. Je vois qu’Antoine est réveillé mais je pars avant lui étant prêt. Il me rejoindra après quelques km puis nous allons rouler ensemble jusqu’en début de matinée où un besoin naturel nous sépare. La sortie de Pontgibaud se fait sur route via une première ascension. Ca permet direct de se réchauffer et de se mettre dans l’ambiance de la journée car aujourd’hui, c’est la traversé du Massif Central. Le soleil est toujours de la partie donc on roule dans de bonnes conditions. Les paysages sont toujours aussi beaux et en étant en montagne, nous profitons de magnifiques points de vue surtout au levé et au couché du soleil (les jeux de lumière apportent toujours un plus par rapport à un paysage en pleine journée). Le début de la trace se fait d’abord principalement en forêt mais avec la monté en altitude, elle laisse place de plus en plus à paysage vierge où les arbres sont des exceptions. Nous passons en dessous du Puy de Dôme et dans le village qui suit (Laschamps), on passe devant un hôtel/ restaurant qui propose de la truffade en continue à partir de 11h, bon, il devait être environ 7h donc un peu en avance mais j’aurai bien mangé une truffade en petit-déjeuner. Il n’y a pas d’autres commerces dans le village donc on continue notre chemin avec Antoine. Le petit-déjeuner attendra. Les jambes tournent bien malgré le rythme soutenu depuis déjà 5 jours. Vers 8h, on arrive au-dessus du village d’Orcival et sa basilique. Je sais que dans ce dernier, il y a des commerces car je l’ai traversé au cours de ma French Divide de 2018 alors que là, la trace reste sur la départemental qui le contourne. Ni une ni deux, j’y descend pour y réaliser mon petit déjeuner. La boulangerie était fermée (problème technique) mais il y a plusieurs restaurants où on peut y prendre un petit déjeuner (le village est touristique et le chemin de Saint Jacques de Compostelle le traverse). Je jette mon dévolu sur une omelette à la fourme d’Ambert et pomme de terre poilée et sa salade. Je demande si c’est possible de l’avoir ce qui surprend le couple de gérant, je me souviendrai toujours du « quoi ? A cette heure-ci ? ». A quoi je réponds : « ben oui, je fais du vélo depuis 5h !!!! ». Je dois passer quasi 1h dans le village car j’ai choisi de prendre mon temps. Sans le savoir, Antoine prend également son petit déjeuner dans un autre restaurant du village plus ou moins en même temps que moi. L’omelette est très bonne et consistante mais je fais l’erreur de manger les crudités (je n’avais pas conscience de mon erreur à ce moment-là). Je vais le payer jusqu’en fin d’après-midi. En discutant avec Antoine en fin de journée de mes mésaventures, il m’apprendra que les crudités demandent un effort conséquent au corps en cours de digestion. En additionnant cela à un effort physique continue, je vais subir un ventre ballonné et douloureux. J’ai encore appris quelque chose mais c’était tellement agréable de manger autre chose à ce moment-là (mais je ne le ferais plus dans le cadre d’un ultra). Au cours de la journée, même si douleur/ gêne aura tendance à diminuer, dès que je m’alimente, ça repart un peu à la hausse mais je suis bien obligé de manger régulièrement. En tout cas, ça me gâchera la traversé du pays du Saint Nectaire car ça me coupe toute envie de m’arrêter dans une ferme de producteur pour acheter un bout de fromage. A la sortie d’Orcival, on rencontre la première véritable saloperie du parcours qui est une côte où sa partie centrale doit allègrement dépasser les 20%.... Quel plaisir. On passe au lac de Servières que je connais ayant roulé avec un copain dans le coin il y a quelques années. Le Massif Central est toujours aussi beau et plaisant à rouler. On contourne le lac Chambon à côté de Murol (très touristique). On traverse la cité fortifiée de Besse (très jolie et heureusement qu’elle était là car le niveau d’eau commençait à être faible dans les bidons). J’en profite pour y acheter quelques fruits de saison. Depuis la remonté après le lac Chambon, nous sommes sur un paysage très dégagé avec un fort vent généralement défavorable. Au hameau de Cureyre, je rejoins Antoine et Rémi Quinquin (c’était l’objectif du jour d’Antoine de rejoindre Rémi afin de rouler avec lui). Ils finissent une pause repas et j’ai eu la même idée d’en faire une à l’abri du vent (il souffle tellement fort que ce n’est pas agréable si nous ne sommes pas à l’abri de ce dernier en cas d’arrêt). On se croise car ils finissent pendant que je m’installe. Après ce hameau, on monte vers le mont « La Motte » qui culmine à 1273m (on doit rester une cinquantaine de mètre plus bas). Il offre un très joli panorama à 360 degrés. Rémi et Antoine se sont arrêtés pour boire un verre au « bar » qui s’y situe et dont la gérante est originale. Je décide de les rejoindre mais j’aurai dû m’abstenir car alors que mon mal de ventre était enfin passé, je vais boire un verre d’eau avec du sirop et ce dernier va me donner un mal d’estomac tenace pendant 1h30/2h (ce n’est décidément pas ma journée). On repart ensemble mais ils prennent quelques mètres d’avance en raison d’un arrêt photo plus long de ma part et malgré la descente, il m’est impossible de les rejoindre pour rouler ensemble tellement le vent est violent (je ne dépassais pas le 40km/h en pleine descente sur route tout en pédalant…). On redescend vers 1150m d’altitude et va suivre une longue montée (au moins 1h de mémoire) pour remonter au point culminant de la journée vers 1440m tout en continuant à subir le vent défavorable (plus ce mal d’estomac qui m’empêche de prendre un rythme régulier). C’est le premier moment où je souffre véritablement et que je subis. On traverse ou on voit des fermes où on peut dire qu’elles sont au milieu de nulle part. Cette partie doit être commune avec la GTMC car on double plusieurs vélos dont deux au niveau du sommet qui sont des VTC avec sacoches… Après ce dernier, s’ensuit une longue descente pour arriver à Allanche qui est la fin de la section commencé le matin. J’y retrouve Antoine et Rémi. Allanche est situé un peu en-dessous des 1000 m mais sans le vent, il y fait bien chaud. J’achète 2/3 bricoles à manger et on profite d’un coin à l’ombre près d’une fontaine pour manger un bout. Je repars avant mes compères. Je sais que je ne verrai plus Rémi car il a prévu de s’arrêter à Murat pour la nuit. Lors de ma traversé de Murat, arrêt boulangerie rapide et on se rejoint avec Antoine. On va finir la journée ensemble et on ne le sait pas encore mais c’est une bonne chose car une bonne petite saloperie nous attend à la sortie de Murat. On prend un premier mur : pas si long que ça mais un beau pourcentage + la fatigue de la journée = il faut un peu se faire mal pour le passé. Antoine m’avait prévenu qu’on allait tomber sur un gros truc à la sortie de Murat. A ce moment, je pensais bêtement que c’était ça mais plus on avance sur la section plus ou moins plane qui suit, quand je vois la topographie, plus je me dis que c’était que le hors d’œuvre et c’était le cas !!! Le plat de résistance consiste en une monté régulière sur une route forestière goudronnée où on prend 350/400m de D+. Celle-ci pique bien en fin de journée. Notre duo va nous forcer à la montée d’une traite, sur le vélo et sans pause. J’aurai été tout seul, ça n’aurait pas été la même histoire. On enchaîne sur une belle section en forêt (dont un beau single avec beaucoup de pierre à franchir ou à éviter, pas le plus évident avec la fatigue de la journée mais mieux qu’un passage de nuit) qui nous emmène à la station de ski de Prat de Bouc. On doit y passe juste quand le soleil vient de passer de l’autre côté de la ligne de crête ce qui nous offre encore de très belle image. A ce moment-là, on a décidé avec Antoine de nous arrêter à Pierrefort car il est annoncé pour la nuit de violent orage et il n’y a pas grand-chose après le passage de ce village. Du Prat de Bouc à Pierrefort, c’est une longue descente de plusieurs km qui permet de bien dérouler après cette longue journée « montagneuse ». On espère trouver un restaurant encore ouvert pour y diner et coup de chance, en plein centre du village, c’est soirée mexicaine avec menu spécial. Après le repas, nous allons chercher un spot pour nous poser pour la nuit. On souhaite quelque chose permettant de nous abriter convenablement en cas de fort orage (on a déjà pris une averse pendant le diner). Les basiques de l’ultra répondent présent puisqu’on trouve de quoi se poser au niveau des vestiaires du complexe sportif. La partie permettant d’accéder au WC a été laissé ouvert donc nous avons même accès à l’eau et à des toilettes ce qui est déjà pas mal. Douche avec nos bidons et on peut se coucher.
Pendant notre toilette, on entendra et on verra un orage au loin du côté du Prat de Bouc. On va se dire qu’on a eu raison de se poser à Pierrefort mais finalement, à part quelques gouttes, la nuit sera calme.
(grosse différence entre le temps de roulage et le temps écoulé car il est pris en compte dedans le temps du diner avec Antoine à Pierrefort)


OC Gif VTT

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