Je n'avais pas vu ton édit... :-)
Bon, on a tenté quand même, on est joueurs.
Je savais qu'il y aurait de la neige coté italien, mais je ne savais pas trop combien, ni jusqu'à quelle altitude. J’espérais que ça allait fondre un peu entre samedi et dimanche, et surtout j’espérais secrètement qu'un groupe de randonneurs soit passé par là pour nous damer la trace, et qu'il y aurait des traces de 4x4 à partir du refuge Elisabeta.
Bilan:
Déjà, je n'aurai peut être pas du faire là veille 2000m de D+ à vive allure avec Yvan mon partenaire du jour, qui est une sacré machine, et on est tombé dans un traquenard au resto à Sion, du coup pas couchés avant 1h du mat.
Le réveil à 5h fait mal, pas bien efficaces avec le froid, on décolle qu'à 6h de Chamonix.
Paysage magnifique, pas un nuage et pleine lune sur le Mont-Blanc, rien que pour ça, ça valait le coup.
Dès qu'on monte un peu, l'air se réchauffe beaucoup. On quitte le fond de vallée glacial, et les couches de vêtements aussi...
La montée au col de Voza est désagréable, raide, et je commence déjà a regretter de ne pas avoir monté un 28dts à l'avant. On a aussi beaucoup chargé les sacs à dos avec des fringues chaudes de rechange, et pas mal de bouffe, ne sachant pas trop ce qu'on allait trouvé plus loin. Je vois que je suis pas dans un grand jour. Tant pis, on va faire ca en mode diesel, c'est pas grave.
1h09 au Col de Voza, en étant monté sans trop s'arracher la gueule, on croise des chasseurs qui ont bien du halluciner de nous voir là de nuit avec les frontales.
Descente sur Bionassay, on suit bêtement ma trace GPS ensuite qui nous fait descendre dans un ruisseau pour remonter. Pour couronner le tout, Yvan glisse en traversant ce ruisseau, et s'allonge dans l'eau. Bien joué! :-) Pas grave c'est un dur au mal, on repart à bon train.
On retrouve l'air glacial dans la vallée des Contas, vent de face, givre partout, pas bien agréable, mais on avance. Le terrain humide nous force à poser le pieds à terre dans les coups de culs après ND de la gorge, le dalles sont une patinoires...
Après le Refuge de la Balme, je décide de rester sur le chemin blanc pour monter à vélo, plutôt que de porter le raccourci qui coupe. Mauvais choix, la pente n'est pas si élevée, mais les cailloux très roulants, du coup on se retrouve à pousser aussi...
Après le replat, on arrive pas à monter sur le vélo car le chemin, où l'eau ruisselle normalement, est gelé: mode Holyday on Ice, surtout avec nos chaussures "de danseuses" (Yvan a meme les semelles carbones, mais ça ne l’empêche pas d'aller 2x plus vite que moi... :-D)
Le portage jusqu'au Col du Bonhomme ne se fait pas trop mal, quasi pas de neige, juste un peu glissant, on perd quelques minutes mais ça va.
On rejoint le soleil au col, et on attaque la traversée jusqu'au Col de La Croix du Bonhomme. Il y a une dizaine de cm de neige sur le chemin, du coup c'est portage tout le long, on mange donc encore quelques minutes, mais notre moral reste au beau fixe comme le temps.
La descente sur les Chapieux est beaucoup moins enneigée, plus de neige passés les 200 premiers mètres de déni, mais le terrain est boueux: je me souvenais d'un terrain sec/gravilloneux/sablonneux, en fait il y a une vilaine couche de boue super collante et glissante sur le dessus. Du coup la 1ere partie de la descente est pas très plaisante, par contre la fin est sèche et très plaisante.
Aux Chapieux, c'est la canicule, on se déshabille pour attaquer la remontée.
Après la Ville des Glaciers, on commence à voir des plaques de neige assez tot, mais là encore, ce n'est pas trop le problème: le terrain est super boueux, la pente raide, du coup pas d'accroche.
On se retrouve à pousser tout le long. Un fort vent descend du col, ca devient un peu interminable. Je met 20min de plus avec le Spark que cet été où j’étais monté avec un Genius 27 Plus...
Arrivé au col, surprise! (bon elle était un peu attendue...). Le versant Italien a pris beaucoup plus la neige, l’enneigement semble continu jusque très bas, et une seule personne est descendue à pieds... Il y a entre 30 et 40cm de neige, pas possible de descendre sur le vélo donc, on se met à pousser...
Les traversées plates plus bas seront un calvaire, on n'avance pas en poussant ces vélos qui s'enfoncent dans la neige. Et toujours pas de groupe passé, encore moins de trace de 4x4 ou de route déneigée.
On réussit à remonter sur les vélos un peu après le Lac Combal, mais c'est vraiment freestyle.
Tant bien que mal on arrive dans les 2 derniers km, où la route est enfin déneigée. On aura mis quasi 3h pour descendre du Col de la Seigne, quand en temps normal une petite demi-heure doit suffire...
La femme à Yvan nous attends à Courmayeur, (on avait prévu le coup tout de même ;-) ), on décide bien sagement de s’arrêter là, c'est pas qu'on est complètement morts (même si pousser les vélos dans la neige nous a vraiment usé), c'est surtout qu'on veut pas terminer à 2h du mat, on bosse le lendemain, et puis au bout d'un moment il faut que ça reste un plaisir, pas une galère...
On aura tout de même fait une belle journée en montagne, sur des chemins déserts, avec des magnifiques couleurs de l'automne, on s'est bien marrés, et on reviendra une autre fois pour faire le tour en 13h56... ;-)